Un nouveau «front social de la gauche» est sur le point de voir le jour, mais sans Al Adl Wal Ihssane, habituellement sollicitée dans de pareilles initiatives. Les initiateurs de ce front, soit la CDT, la Fédération de la gauche démocratique et le parti d’Annahj, non reconnu, ont décidé, en effet, de ne pas y inviter la Jamaa, ni les autres organisations qui ne partagent pas le même référentiel démocratique, rapporte le quotidien Assabah dans sa livraison du jeudi 26 décembre.
Les amis d’Abdelkader Zaeir, patron de la CDT, qui sont derrière cette initiative, par ailleurs fruit d’un dialogue lancé auparavant par la centrale avec les composantes de la gauche démocratique, ont pour objectif de donner corps à une force sociale de pression et de propositions. Une force de pression capable d’imposer des réformes et de mettre un terme aux atteintes au pouvoir d’achat et à la dégradation des services publics, écrit le quotidien.
C’est ainsi, explique Assabah, qu’une trentaine d’organisations politiques et syndicales, de même que des associations de la société civile, ont décidé de poser les fondements de ce front social de gauche. A cet effet, un comité préparatoire a été nommé, avec pour mission de préparer les documents et les actes fondateurs de ce front. Ces documents vont être proposés pour adoption lors de la première assemblée du collectif, qui se tiendra samedi 28 décembre dans les locaux de la CDT.
Selon le coordinateur du comité préparatoire, un dirigeant de la CDT, la première assemblée comptera trois représentants, dont une femme, de chaque organisation membre de ce front. Cette première réunion, précise le quotidien, sera consacrée à l’examen des projets et des propositions à même de permettre un démarrage en force de cet organisme social. Naturellement, affirme le même responsable cité par le journal, cette initiative reste ouverte aux autres forces démocratiques qui partagent les mêmes principes, convictions et objectifs de ses membres fondateurs, à savoir la défense des droits et libertés d’une large frange de la société, ainsi que toutes les préoccupations d’ordre économique, social et culturel des citoyens.
Sur cette question d’ouverture, justement, le front social reste intransigeant quant aux lignes à ne pas franchir. C’est ainsi que les organisations et autres courants de la société qui ne partagent pas les orientations démocratiques du collectif ne sont pas les bienvenues, mêmes si elles se prétendent à même de garantir une plus grande mobilisation dans la rue. Cela dit, la première assemblée du front social devrait élire un comité de suivi dont les membres désigneront, à leur tour, un coordinateur national.