Nizar Baraka, secrétaire général de l’Istiqlal, a entamé, au cours des dernières semaines, une série de concertations avec des personnalités influentes du parti afin de fixer définitivement la date de la tenue du 18e congrès national, dans un délai ne dépassant pas le mois d’avril prochain.
Selon une source proche du parti, Nizar Baraka s’est entretenu avec Hamdi Ould Rachid, député au Parlement et président du Conseil municipal de Laâyoune, ainsi qu’avec le président de la Chambre des conseillers Naam Miyara, relaie Al Ahdath Al Maghribia de ce mercredi 14 février.
Le quotidien indique que la date de la tenue de ce congrès sera fixée lors de la prochaine réunion du comité exécutif du parti, prévue ce mercredi, ou le lendemain, jeudi.
L’Istiqlal se retrouve actuellement miné par des problèmes organisationnels qui perdurent depuis que Nizar Baraka en a pris la direction.
Précédemment interrogés à ce propos par Al Ahdath Al Maghribia, des interlocuteurs issus du parti de l’Istiqlal ont indiqué que cette formation «accuse un grand retard dans la préparation des congrès régionaux pour mandater les congressistes, [de même qu’en ce qui concerne le] débat interne».
Selon ces mêmes interlocuteurs, «le parti de l’Istiqlal est affecté par une léthargie qui a grandement impacté le climat général à l’intérieur de cette formation, et a réduit la communication entre la direction et les bases».
À ces facteurs de blocage, s’ajoute une certaine atonie du comité exécutif, qui n’a tenu que quelques réunions depuis le milieu de l’année précédente, démontrant ainsi que la crise qui caractérise les instances du parti perdure.
Qui plus est, les dirigeants istiqlaliens ne se sont pas encore mis d’accord sur une «formulation unifiée» qui leur permettrait d’initier le prochain congrès.
Ces mêmes sources précisent que la promesse faite par Nizar Baraka de tenir le congrès de l’Istiqlal au mois d’avril ou de mai prochain paraît probable, à moins que ses leaders ne décident finalement d’un nouveau report.
Le parti de l’Istiqlal n’a pas pu organiser son 18e congrès, qui était pourtant prévu pour l’été 2022, à cause de profondes divergences entre ses dirigeants sur des amendements qui devaient être apportés à ses statuts.
Parmi les désaccords entre le secrétaire général, Nizar Baraka, et l’influent président du conseil municipal de Laâyoune, Hamdi Ould Errachid, il y a la réduction du nombre des membres du Conseil national, d’un effectif de 1200 à 500 personnes, et le retrait de l’adhésion à ce conseil aux parlementaires et aux «inspecteurs» du parti.
Ces projets d’amendement ont entraîné tant de controverses qu’en tout 53 membres des deux groupes parlementaires de l’Istiqlal, issus des deux Chambres du Parlement ont publié un communiqué dans lequel ils considèrent que «la plupart des amendements proposés par le comité exécutif au cours de son dernier conclave montrent que cette approche n’est pas encadrée par une vision démocratique claire, et qu’elle se retrouve en contradiction totale avec la ‘philosophie’ de l’article 7 de la constitution, qui confère aux partis politiques les fonctions de la représentation et de l’encadrement incarnées par les élus et les cadres du parti».
Pour Al Ahdath Al Maghribia, les luttes intestines et les conflits larvés ont éclaté à l’Istiqlal entre le courant de Hamdi Ould Errachid et celui de Nizar Baraka bien avant le début des préparatifs pour le congrès national du parti, suite à l’approbation qui avait été effectuée sur les amendements apportés à certaines dispositions du statut du parti.
Au fil des mois, les désaccords se sont intensifiés entre le courant de Hamdi Ould Errachid, qui est soutenu par certains dirigeants, et les partisans de Nizar Baraka, à cause de ce que les premiers qualifient d’«échec du secrétaire général d’imposer les positions de l’Istiqlal au sein de la coalition gouvernementale, en plus de l’insatisfaction des militants par la gestion des ministres istiqlaliens des secteurs qu’ils supervisent».
Dans le camp opposé, les partisans de Nizar Baraka accusent Hamdi Ould Errachid d’avoir tenté «de faire main basse sur les structures organisationnelles du parti et de transformer le secrétariat général en un poste symbolique sous son contrôle».