Les nouvelles en provenance du département algérien des Affaires étrangères dégagent un parfum de scandales. Tant et si bien que même le site d'information "Algérie1", réputé être pro-gouvernemental et proche des hauts galonnés tapis au Club des Pins, à Alger, s'est saisi de son cas en lui taillant un véritable costard. Sous ce titre très significatif "Des fantômes au ministère des Affaires étrangères", Algérie1 s'est étonné que des postes de direction clefs au sein de ce département soient occupés par des fantômes! On vous laisse apprécier cette pique plantée par ce site pourtant proche de l'establishment: "Notre rédaction avait évoqué, il y a quelque temps, le cas de postes de direction importants au sein du MAE demeurant sans titulaires depuis plusieurs mois. Aujourd'hui, il nous a été indiqué, en réaction à notre article, qu'il existe même des postes de direction dans ce même Département ministériel, occupés par des fantômes! Oui, vous avez bien lu, par des fantômes!".
Rien que cela? La "chouha" qui a servi de premier Forum africain dit d'affaires et d'investissements, improvisé début décembre 2016 à Alger, par le département des Affaires "étranges", sur fond de percée marocaine sur le continent africain, est toujours là pour attester de l'incompétence notoire de ce monsieur Lamamra, désigné en 2013 à la tête de ce département névralgique par le président Bouteflika en guise de récompense à sa fibre anti-marocaine, -il détient la palme du plus marocophobe des apparatchiks algériens ossifiés! Dégât collatéral ou bouc-émissaire de ce souk d'en rire nommé Forum d'affaires: Amar Bendjemaâ, ambassadeur d’Algérie en France, a été limogé, le 5 décembre, par le président Abdelaziz Bouteflika. Accusation: avoir délivré des visas à des "parties hostiles" pour assister audit forum. Depuis, le poste est resté vacant.
Mais passons car, allez-vous dire, de quoi se mêle-t-on? L'objet de ce propos n'est évidemment pas les casseroles traînées par le "pitbull de la diplomatie algérienne" (quolibet qui lui est donné par ses compatriotes eux-mêmes), et elles sont légion. Le monsieur s'est illustré par ce ce statut peu reluisant d'artisan de la "diplomatie du portefeuille", avec ce que cela (suivez mon regard!) comporte de gracieusetés offertes, en pétro ou gazo-dollars, pour acheter, en Afrique notamment, des soutiens à l'entité fantoche de la "RASD"!
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Voilà, le mot est lâché! Ramtane Lamamra a fait le déplacement à Genève, hier mardi 28 février, pour apparemement participer à la 34ème session du Conseil des droits de l'Homme de l'ONU. L'usage veut qu'à chaque occasion de cette session, les responsables des pays représentés au CDH s'expliquent sur leurs avancées et reculs sur le registre des droits de l'Homme. Or, ce n'est pas pour cela que monsieur Lamamra a fait le déplacement à Genève. D'ailleurs, il a rien à défendre à ce sujet tellement la situation des droits de l'Homme dans son pays est catastrophique. Le décès, début décembre du journaliste Mohamed Tamalt, suite à une grève de la faim à la prison où il purgeait une peine de deux ans pour offense à son excellence monsieur le président de la République d'Algérie, Abdelaziz Bouteflika, est l'illustration affligeante de ce mépris institutionnel algérien envers cette cause.
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Alors, quid de l'objectif de monsieur Lamamra à Genève? Dans son discours à l'occasion de sa participation à la 34e session du Conseil des droits de l'Homme, il a appelé les Nations unies à "assumer pleinement ses responsabilités sur la question du Sahara en œuvrant au parachèvement du processus de décolonisation de ce territoire"! "Le peuple sahraoui vit toujours sous occupation et est victime du déni de son droit à l'autodétermination en toute liberté", a-t-il aboyé, en prétendant que le Sahara "demeure la dernière colonie en Afrique, classée en tant que territoire non autonome par les Nations unies".
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Qu'importe si le peuple algérien continue de subir la chape de plomb de la répression, d'être privé des droits les plus élémentaires à l'expression, au rassemblement, et à plus forte raison à manifester! Oui, vous avez bien lu. Dans la capitale de la République démocratique d'Algérie, il est interdit de manifester!
Libre aux apparatchiks de continuer à piller les richesses du peuple algérien frère, appelé encore à subir dans sa chair (et son portefeuille) davantage de pressions suite au coup de rabot décidé par le gouvernement Sellal sur les subventions du lait, du pain, voire des carburants, sans compter cette hausse de deux points de la TVA! Cela semble échapper aux verres grossissants de monsieur Lamamra, qui ne jure que par ce caricatural "droit du peuple sahraoui à l'autodétermination"! et par cette hostilité féroce et néanmoins gratuite au Maroc! Son "cas" dénote d'un complexe du Maroc partagé par plusieurs responsables algériens.