Collectivités territoriales: l’Intérieur sévit contre ses fonctionnaires fantômes

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur. 

Abdelouafi Laftit, ministre de l'Intérieur.  . MAP

Revue de presseKiosque360. Le ministère de l’Intérieur vient de débusquer pas moins de 360 fonctionnaires fantômes dans les collectivités territoriales. Une centaine d’entre eux risque la mise à la retraite forcée voire la radiation.

Le 06/04/2018 à 20h01

Les walis et gouverneurs viennent d’initier une traque aux fonctionnaires fantômes dans les communes et autres collectivités territoriales. Plusieurs centaines de ces fonctionnaires ont déjà été repérés. Cette course contre la montre pour éradiquer le phénomène, lancée à travers le Royaume, fait suite a la récente décision du ministère de l’Intérieur de déléguer une partie de ses pouvoirs en la matière aux walis et gouverneurs, rapporte le quotidien Assabah dans son numéro du week-end des 7 et 8 avril.

A en croire le journal, ce coup de force de l’administration territoriale a permis de débusquer pas moins de 350 fonctionnaires fantômes. Nombre d’entre eux bénéficieraient de la protection des présidents de leurs communes, souvent pour des considérations partisanes. Plus encore, selon Assabah, ce sont les collectivités territoriales qui comptent le plus grand nombre de fonctionnaires fantômes repérés dans l’Administration publique. 

Les fonctionnaires concernés, affirme le journal, ont tous été sommés, par courrier, de justifier leur absence. Une centaine parmi eux n’a pas encore donné suite à cette injonction du ministère de l’Intérieur. Faute de réponses probantes, ils risquent jusqu’à la mise à la retraite forcée ou carrément la radiation de la fonction publique. 

Par ailleurs et d’après Assabah, le ministère de l’Intérieur, à travers la Direction générale des collectivités territoriales (DGCT) que chapeaute l’ancien wali de Casablanca Khalid Safir, a pris une série de mesures pour rationaliser la gestion des ressources humaines dans les communes et autres collectivités territoriales. En autres mesures, cette délégation de pouvoir aux walis et gouverneurs, pour gérer les affaires du personnel des collectivités territoriales. Ce sont désormais les walis et gouverneurs qui s’occupent du recrutement des fonctionnaires locaux, de leur carrière, de leur avancement et, si besoin, de la régularisation de leur situation.

Ce sont également les walis et gouverneurs qui décident des mesures disciplinaires et des sanctions à prendre contre les fonctionnaires qui auraient enfreint la loi et les règlements relatifs à leur statut de la fonction publique. Brefs, ce sont eux qui gèrent désormais tous les aspects liés aux ressources humaines dans les collectivités qui relèvent de leur juridiction.

Entre autres initiatives du genre lancées par la DGCT, une commission d’inspection envoyée par cette dernière dans différentes provinces et préfectures pour s’enquérir de la situation des agents des collectivités territoriales et des fonctionnaires de l’administration territoriale. Le but de cette mission est de rationaliser la gestion des ressources humaines par un meilleur redéploiement des fonctionnaires et agents entre collectivités et administration territoriales. Et c’est justement au cours de ces missions d’inspection que les fonctionnaires fantômes ont été débusqués, précise le journal. 

Par Amyne Asmlal
Le 06/04/2018 à 20h01