Le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad a révélé des vérités «choquantes restées discrètes entre les murs de la mère des ministères», rapporte le quotidien arabophone Assabah dans son numéro de ce mercredi 12 novembre. Présentant lundi devant les membres de la Commission de l’Intérieur à la Chambre des représentants des données sur le bilan du contrôle et de la moralisation de la gestion et la gouvernance, Hassad a souligné que l’inspection générale de l’administration territoriale a effectué au cours de cette année un total de 77 missions d’inspection ciblant la gestion financière et administrative des collectivités territoriales, le contrôle de l’urbanisme ainsi que le comportement des élus, de certains agents d’autorité et de leurs auxiliaires et des fonctionnaires.
Des missions et des chiffres
Cité par le quotidien, Hassad a précisé que ces missions d’inspection ont débouché sur la prise d’une soixantaine de mesures destinées à remédier aux dysfonctionnements et aux insuffisances constatées. Ces mesures portent, selon la gravité des infractions commises, sur des procédures d’évaluation, des sanctions disciplinaires ou la soumission des dossiers à la justice.
Concernant les missions d’audit, ils ont été au nombre de 149, dont 85 d’entre elles relatives à l’audit du compte spécial au titre de l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), alors que 43 missions ont porté sur l’accompagnement de certaines collectivités territoriales. Le ministère de l’Intérieur compte procéder à 80 missions d’inspection et 255 missions d’audit, croit savoir Assabah.
Dysfonctionnements à la pelle
Ces missions d’inspection ont mis à nu plusieurs irrégularités dans l’exécution des dépenses publiques, selon un document remis aux membres de la Commission de l’Intérieur. Des dépassements, qui selon une source du ministère de l’Intérieur, feraient prochainement l’objet de procès judiciaires, concernant le non respect des règles juridiques relatives à l’exécution des marchés publics, la transgression des procédures en vigueur, le non recours au contrôle des achats des communes et la réalisation par les communes de projets sans études techniques préalables, ajoute la publication. Les enquêtes menées par l’inspection générale de l’administration dans le secteur de l’urbanisme ont révélé des violations « dangereuses » de la loi, dont les auteurs (présidents de communes et des fonctionnaires du ministère de tutelle) seront traduits en justice.
Pourvu que ces missions d’inspection atteignent les objectifs fixés à la faveur d’une application stricte et rigoureuse de la loi en matière de gestion et de gouvernance des collectivités territoriales. Le citoyen lambda attend impatiemment un changement concret des mentalités des responsables de ces entités afin de couper court avec les agissements d’antan et mieux servir l’intérêt collectif. Mais cette vague d’inspection avec ses répercussions servira au moins d’un grand nettoyage avant le renouvellement des instances élues, prévu avec les communales de 2015.