L’étendue du remaniement ministériel suite au limogeage de Mohamed Ouzzine, ministre de la Jeunesse et des Sports, sera élargi. Cette information figure sur la Une d’Assabah du 7 avril qui se base sur des révélations de personnes proches du chef du gouvernement.
Selon le quotidien, la dernière colère royale contre Mohamed Hassad, ministre de l’Intérieur et Moulay Hafid Elalamy, ministre de l’Industrie est derrière l’élargissement des portefeuilles qui seront concernés par le prochain remaniement. Rappelons que le souverain avait refusé de lancer un programme national dédié aux marchands ambulants à Rabat, demandant sa révision complète. Assabah indique que le prochain Exécutif devrait être investi avant la prochaine tournée du roi en Afrique subsaharienne. Les Maroquins qui vont changer de main sont ceux qui «perturbent» la relation du chef de gouvernement avec le roi, laissent entendre les sources précitées.
Le pain de la concordeEn tête de liste de ces départements, figure celui chargé des relations avec le Parlement et la société civile, dirigé par El Habib Choubani, qui a échoué dans l’obtention du patronage royal pour le dialogue national sur la société civile. Autres maroquins qui risquent de changer de main, révèle Assabah, sont ceux chargés des petites entreprises et de l’insertion de l’Economie informelle et le ministère délégué chargé de la Recherche scientifique et de la formation des cadres. Autre raison évoquée pour l’élargissement du remaniement ministériel par les sources d’Assabah, est la colère royale après les modifications introduites sur le Plan Rawaj, dédié au développement du commerce intérieur dans toutes ses composantes, concocté du temps où Ahmed Réda Chami présidait aux destinées de ce département.
Sur un autre registre, El Habib Choubani, qui «dérange» Abdelilah Benkirane par ses sorties intempestives, se sentant dans sa ligne de mire, a préféré défendre son bilan. Lors d’une rencontre avec les étudiants du master de la Faculté de droit de Marrakech , il a qualifié les recommandations issues du Dialogue national sur la société civile de «pain» pétri par les ONG dans le cadre de ses nouvelles prérogatives constitutionnelles pour le livrer au gouvernement qui doit le restituer tel quel au Parlement. El Habib Choubani s’est demandé si ce pain sera bien cuit ou alors grillée au Parlement. Le ministre a qualifié, par ailleurs, ce dialogue de prouesse créative marocaine qui est donnée en exemple dans le monde en tant que réponse pratique aux tensions qui secouent plusieurs sociétés.
Au final, le remaniement ministériel annoncé depuis le scandale du complexe Moulay Abdallah à Rabat semble entamer sa dernière ligne droite. La fièvre qui s’est emparée de plusieurs formations politiques comme le MP et le PJD pourrait bien retomber une fois qu’il aura lieu.