Saâd-Eddine El Othmani ayant annoncé lundi dernier son intention d’amorcer une réforme du Code de la famille, les associations de défense des droits des femmes ont élaboré un mémorandum qu’elles comptent lui adresser. C’est ce que rapporte Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du week-end des 30 et 31 décembre.
Selon lui, le mémorandum élaboré par la Fédération de la ligue démocratique des droits de la femme (FLDDF) comporte 14 revendications. La première requête est relative à la reformulation des textes et à la suppression des articles qui portent atteinte à la dignité des femmes. Cette refonte des textes aura aussi comme objectif d’adapter le code à la levée des réserves émises par la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discriminations à l'égard des femmes (CEDAW), notamment l’article 16 relatif au mariage et à la vie de famille, et à la Constitution de 2011.
Les autres revendications concernent l’interdiction et la criminalisation du mariage des mineures de moins de 18 ans, l’interdiction définitive de la polygamie et la protection des droits des enfants naturels. Toujours dans le cadre du mariage, le mémorandum appelle à la criminalisation de l’expulsion de la femme du domicile conjugal, à la consolidation de son droit de garde en cas de divorce, et au partage du devoir de la pension alimentaire quand les époux ont tous les deux des ressources. Chacun selon ses moyens.
En ce qui concerne l’héritage, le mémorandum appelle à la révision du système. Ce qui ouvre la voie à un effort de réflexion de la part des oulémas et des juristes qui serait en adéquation avec l’esprit de la Constitution, selon le quotidien. Rappelons que El Othmani avait déclaré devant les députés que certains articles de l’actuel Code de la famille avaient «été conçus à partir d’une interprétation biaisée des principes religieux afférents à la femme».