Chambre des conseillers: Abdellah Bouanou accuse les grands électeurs de monnayer leurs voix

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Revue de presseKiosque360. Le député Abdellah Bouanou a appelé le ministre de l’Intérieur à combattre l’achat des voix chez les grands électeurs lors de l’élection de la Chambre des conseillers. Le dirigeant du PJD avoue, par ailleurs, que le nouveau quotient électoral privera son parti de dizaines de sièges.

Le 08/03/2021 à 19h19

Le dirigeant du PJD, Abdellah Bouanou, a accusé des membres de la Chambre des conseillers d’avoir acheté des voix auprès des grands électeurs des collectivités territoriales, des Chambres professionnelles et autres collèges électoraux. Le quotidien Assabah rapporte, dans son édition du mardi 9 mars, que le député islamiste a déclaré que la corruption était devenue un phénomène répandu dans la deuxième Chambre. Du coup, il a appelé le ministre de l’Intérieur, Abdelouafi Laftit, à intervenir pour protéger les urnes de cette gangrène en luttant contre ceux qui violent la loi.

Intervenant lors d’une séance consacrée à la discussion des lois électorales, Bouanou a souligné que la corruption affectait la crédibilité de ceux qui travaillent avec sérieux pour remporter des sièges grâce à leurs programmes. C’est ce qui explique, dit-il, que les résultats des élections dans les collectivités territoriales ne correspondent pas à ceux de la Chambre des conseillers. Afin d’éviter les réactions des parlementaires, Bouanou a essayé de rectifier le tir en déclarant: «Je respecte les membres de la deuxième Chambre et je ne parle ici que des corrupteurs qui utilisent l’argent pour acheter les voix des grands électeurs. Autant dire que tous les partis politiques doivent lutter contre cette déchéance électorale.

Le quotidien Assabah rapporte qu’en évoquant la problématique du quotient électoral, le dirigeant islamiste a précisé qu’il ne pas s’agissait là du facteur qui a permis à son parti de réaliser des victoires écrasantes lors des élections qui ont eu lieu de 2002 à 2016. Le dirigeant islamiste avoue cependant que le nouveau quotient électoral basé sur le nombre des électeurs inscrits va faire perdre au PJD 26 sièges dans les listes locales et quelques sièges dans les listes régionales. Ce faisant, ajoute-t-il, cette nouvelle donne électorale ne changera pas la carte électorale et n’impactera pas l’article 47 de la Constitution. 

Et pour cause, ajoute Bouanou, en fin de compte, c’est le parti politique qui arrivera en tête des élections qui constituera le gouvernement. Le député islamiste a toutefois critiqué le côté négatif de cette technique qui, dit-il, va encourager la balkanisation de la scène politique. D’où l’obligation de constituer des majorités fragiles avec un grand nombre de partis, que ce soit dans le gouvernement ou dans les collectivités locales, conclut le député islamiste.

Par Hassan Benadad
Le 08/03/2021 à 19h19