"Les groupes armés ne peuvent pas prendre en otage tout le processus politique", a déclaré le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, Nasser Bourita, lors d’une réunion de haut niveau sur la situation en RCA, organisée dans le cadre de la 72e Assemblée générale des Nations unies (AGNU).
Le ministre a mis particulièrement en garde contre "la nature ethnique et confessionnelle de cette violence, récemment observée à Bangassou, une région symbolisant jusqu’à récemment la tolérance et la cohabitation".
Il a appelé la communauté internationale à s’atteler urgemment sur cette situation qui pourrait avoir de lourdes conséquences sur l'avenir du pays, du fait des signes de nettoyage ethnique apparents.
À cet égard, et d’un point de vue sécuritaire, M. Bourita a estimé que la capacité de maintien de la paix de la MINUSCA devrait être augmentée, compte tenu de la résurgence de la violence, du vaste territoire qu'elle couvre et de la quasi-absence des forces de sécurité nationales.
Saluant le travail remarquable de la MINUSCA, pour permettre à la RCA de retrouver le chemin de la paix et de la stabilité, le ministre a rendu un hommage appuyé aux Casques bleus qui ont péri durant l’accomplissement de leur devoir, parmi lesquels des soldats marocains, qui ont sacrifié leurs vies pour défendre celle des populations vulnérables, soulignant l’importance que les responsables de ces tueries soient appréhendés et jugés pour leurs faits.
Il a assuré que le Maroc, partenaire de longue date de la RCA, a toujours répondu présent pour soutenir ce pays frère et ami dans les moments les plus difficiles.
"Nous demeurons disposés à continuer à mettre à sa disposition notre expertise ainsi que notre expérience dans les domaines souhaités", a-t-il promis.
Sur le plan régional et continental, il a salué l’engagement des pays de la Communauté économique des États de l'Afrique centrale (CEEAC) et de leurs chefs d’Etat, en particulier le président gabonais Omar Bongo Odimba, président en exercice de ce groupement régional pour ses efforts en faveur de la paix en RCA.
Le ministre n’a pas manqué de souligner l’urgence de la situation humanitaire en RCA, soulignant qu’un soutien accru des bailleurs de Fonds demeure plus que nécessaire, sachant que le plan de réponse humanitaire pour 2017 n’est financé qu’à hauteur de 30 %.
Cet événement de haut niveau sur la RCA vise à identifier les actions qui doivent être prises sous le leadership du gouvernement pour créer une dynamique positive et maintenir le momentum pour l’avancée de son programme national de relèvement et de consolidation de la paix.