Les multiples voyages du maire de Casablanca, Abdelaziz El Omari, pour représenter le Parlement à l’étranger, ont pris le pas sur la gestion de la ville, de plus en plus méconnaissable. Le vice-président de la Chambre des représentants semble, en effet, beaucoup plus intéressé par son poste de député que par ses responsabilités de président du Conseil de la ville. D'ailleurs, ses multiples absences se sont répercutées sur la gestion de la capitale économique, qui voit s'entasser les problèmes.
Certaines sources parlementaires indiquent qu’Abdelaziz El Omari a, certes, renoncé à un déplacement au Canada après, précisent-elle, une visite en Malaisie. En attendant une réaction du maire, ajoutent les mêmes sources, Casablanca croule sous les déchets depuis la résiliation du contrat de gestion déléguée liant la ville à la société Averda. Un problème de santé publique qui s’ajoute à de multiples dossiers cruciaux dont le traitement ne cesse d’être remis aux calendes grecques ou qui restent en «attente d’affectation» sur le bureau du maire.
Le quotidien Al Akhbar rapporte, dans son édition du même jour, que les déplacements du maire, dont la fréquence est de plus d'une semaine par mois, ont créé un climat de mécontentement et d’indignation au sein du Conseil de la ville. Du coup, la gestion effective de la ville a été mise entre les mains du député Abdessamad Haikar et de Driss Moulay Rachid, le directeur général de la société de développement local. Une gestion qui se distingue par une anarchie totale, quand on sait l’improvisation et le manque d’anticipation qui caractérisent le dossier de la gestion déléguée des déchets solides, et ce depuis un an.
En septembre 2017, le Conseil de la ville avait déjà annulé le contrat qui le liait à la société Sita El Beida. En attendant le lancement d’un appel d’offres pour désigner un nouveau délégataire, El Omari et les autres responsables ont chargé une nouvelle société de ramasser les ordures pendant une période transitoire, avant de signer un contrat avec la société Averda. Cette dernière connaîtra le même sort quelques mois plus tard quand, en mai dernier, le Conseil de la ville a décidé de s'en séparer «à l’amiable», sans toutefois prendre les mesures nécessaires pour éviter l’entassement des ordures. Et ce qui devait arriver, arriva. Casablanca a été inondée par les déchets.
Les élus ont attendu que la situation devienne dramatique pour procéder à l’ouverture des plis et désigner une autre société de gestion déléguée des déchets solides. Autant dire que le Conseil de la ville navigue en pilotage automatique, comme le dit si bien le quotidien Al Akhbar dans son édition du 18 septembre: «La ville croule sous les ordures et le maire, le wali et le président de la région sont hors zone de couverture.»