Le ministre marocain des Affaires étrangères et de la coopération, Nasser Bourita, qui assiste actuellement à la 72ème Assemblée générale de l’ONU à New York, a affirmé, lundi soir, que le Maroc était prêt à prendre toutes les mesures à même d’assurer la sécurité du trafic commercial routier entre le Maroc et les pays du Sahel, voire de toute l’Afrique de l’Ouest. Il montre ainsi la détermination du Royaume à faire face à toutes les manœuvres de son voisin de l’Est, qui croit pouvoir lui barrer la route vers l’Afrique.
Pour ce faire, rapporte le quotidien Assabah du mercredi 20 septembre, Nasser Bourita a déclaré que le Maroc serait également prêt à apporter toute l’aide nécessaire aux armées mauritanienne, malienne, nigérienne, burkinabè et tchadienne. Une aide aussi bien logistique que de formation et d’échange d’expériences dont profiteraient surtout les forces spécialisées, dans ces différents pays, dans la défense et la sécurisation des frontières.
Ce n’est pas un hasard si les pays cités par Nasser Bourita ne sont autres que les cinq membres de la «Force du G5 Sahel». Or, les 5 chefs d’Etat de ces pays sont actuellement à New York en vue de solliciter l’aide financière de l’ONU pour l’opérationnalisation de leur force commune, dans l’objectif avoué de faire face aux actes terroristes et autres crimes transfrontaliers dans la région du Sahel.
C’est ce qui explique que le chef du département de la diplomatie marocaine, qui s’exprimait en marge des travaux de la 72ème AG de l’ONU et à l’occasion d’une rencontre ministérielle sur le thème «Sécurité et développement dans une zone francophone solidaire», a qualifié d’«historique» la décision de constituer la Force du G5 Sahel. Il a ainsi demandé à toutes les organisations internationales et régionales, ainsi qu’aux grandes puissances mondiales, d’appuyer cette nouvelle institution qui n’est pas de trop dans la très instable bande sahélo-saharienne.
Bourita a aussi salué le rôle de maintien de la paix et de résolution des conflits joué par les pays membres de la Francophonie, en droite ligne avec les Déclarations de Hanoï (Vietnam), Bamako (Mali) et Saint Boniface (Quebec). Présentant aussi l’expérience marocaine remarquable en matière de contribution au maintien de la paix, à travers l’envoi de Casques bleus dans de nombreuses zones de conflits, il a appelé ses pairs à être plus présents dans l’aire de la Francophonie, car le partage de la même langue est aussi primordial dans la compréhension mutuelle et, partant, dans la résolution des conflits. Une invite à peine voilée en direction des pays francophones pour les appeler à participer activement à la sécurisation, en vue de son développement, de la région du Sahel.