Benkirane n'est pas prêt à augmenter les salaires

Brahim Taougar Le360

Abdelillah Benkirane a fait part, ce mardi 26 mai, de l'incapacité de son gouvernement d'augmenter les salaires comme le souhaitent les syndicats. Cette requête risquerait de mettre à mal davantage le budget de l'Etat, selon lui.

Le 26/05/2015 à 15h15

"Les syndicats insistent pour une augmentation des salaires de 25%, soit une charge supplémentaire de 27 milliards de dirhams annuellement ainsi qu'une hausse des retraites de 600 dirhams par mois", a déclaré devant la Chambre des représentants le chef de gouvernement lors de la séance mensuelle consacrée à la politique générale de l'Exécutif.

"La communauté des affaires n'a pas encore apprécié la hausse du SMIG en deux étapes, en 2014 et en 2015, craignant la perte de compétitivité de l'industrie nationale", a affirmé le chef de gouvernement, confirmant son refus d'une augmentation des salaires dans les secteurs public et privé.

"La moyenne des salaires au Maroc est de 7.500 dirhams. Je veux bien l’augmenter mais cela ne dépend pas que de moi. La Tunisie et l'Algérie, jalouses du Maroc, ne revendiquent que l'alignement de leurs salaires sur ceux du Maroc", a-t-il répondu.

Contrairement à la séance très houleuse du 27 avril où Benkirane a été contraint de quitter l'Hémicycle, la reprise de ce deuxième round a débuté dans le calme, à l'exception de quelques virulentes critiques de l'opposition dénonçant l'attitude négative du gouvernement à l'égard des revendications des syndicales. Le chef de gouvernement a même échangé des anecdotes avec les députés, notamment avec Taher Chakir du PAM.

Chiffres à l'appui, Abdelillah Benkirane a indiqué que son gouvernement n'a jamais rompu le dialogue social avec les syndicats. "Il n'y a jamais eu de gel", a-t-il déclaré, ajoutant par ailleurs son ferme "engagement à entreprendre" prochainement une réforme de la Caisse marocaine des retraites. "Faisons de cette question une affaire nationale et travaillons la main dans la main pour réaliser cette réforme. Des propositions de l'opposition ne sont pas logiques. Il ne faut pas mentir au peuple. La réforme aura lieu très prochainement. Il faut assainir les trois régimes de retraites", a-t-il souligné.

Par Mohamed Chakir Alaoui
Le 26/05/2015 à 15h15