Le raz-de-marée islamiste promis par Abdelilah Benkirane n’est plus à l’ordre du jour. «Le PJD n'a pas de finalité électorale directe, mais est orienté vers l'action et la réforme», précise le chef du parti au pouvoir, un mois après sa mémorable sortie controversée à Errachidia où il aurait attribué au souverain le sauvetage de son gouvernement, soulevant ainsi une violente tempête de critiques de la part de l’opposition qui avait saisi le cabinet royal au sujet d’une «récupération électoraliste» de la part du chef de gouvernement.
Cette précision, rapportée par Akhbar Al Yaoum, dans son édition de ce lundi 20 avril, a été faite samedi 18 avril, en marge d’une réunion de la Commission nationale du PJD, consacrée au scrutin communal et régional prévu pour vendredi 4 septembre 2015.
«C’est la première participation d’Abdelilah Benkirane à une activité partisane, depuis une période de silence ayant duré trois semaines», observe Akhbar Al Yaoum, rappelant que des conseillers royaux étaient alors entrés en ligne de la polémique ayant mis aux prises l’opposition et le chef du PJD, accusé de se lancer dans une campagne pré-électorale et d’user et abuser de son statut de chef de gouvernement pour faire incliner la balance du côté de son parti.
L’intervention des conseillers royaux y serait-elle pour quelque chose dans cette volte-face du chef de gouvernement ? Une chose est sûre : «Le climat politique est généralement anarchique, voire malsain», relèvent des sources proches d’Abdelilah Benkirane, citées par Akhbar Al Yaoum. D’où cette tendance à «calmer le jeu» relevée chez Benkirane, lors de la réunion de la Commission nationale du PJD, marquée par la présence de tous les membres du secrétariat général et des responsables provinciaux. «Nous ne pouvons couvrir toutes les circonscriptions et, du coup, réaliser le premier score lors des prochaines communales», aurait déclaré Benkirane à l’état-major du PJD, excipant de l'incapacité de son parti à aligner 27.000 candidats.
Ce changement de ton tranche clairement avec les précédentes sorties du même Abdelilah Benkirane, qui était sûr des chances de son parti de remporter le premier score lors des premières élections post-Constitution 2011. C’est ce qui a poussé les observateurs à y déceler une volonté de dissiper les inquiétudes d’une opposition en rupture de ban.