Benkirane II, ça se complique !

Brahim Taougar - Le360

Revue de presseLe premier round des consultations pour former une nouvelle majorité touche à sa fin. Quelles sont les premières conclusions à en tirer ?

Le 25/07/2013 à 23h11, mis à jour le 26/07/2013 à 01h07

Pour former une nouvelle majorité, Abdelilah Benkirane a plusieurs obstacles à surmonter. "Il n'est pas au bout de ses peines", constate le L'Economiste, qui titre à sa Une : "Majorité : le chemin de croix de Benkirane". Pour le quotidien, "il est clair que la tâche de Benkirane se complique". Sa rencontre avec Driss Lachgar, mercredi soir, l'a refroidi. Le SG de l'USFP a décliné la proposition du chef de gouvernement de rejoindre la nouvelle majorité.

Benkirane n'avait pas prévu non plus que "de nouveaux feux s'embrasent chez ses alliés", poursuit le quotidien. Le Mouvement populaire a clairement affiché "sa volonté de redistribuer les cartes au sein du gouvernement et le PPS n'est pas dans une position confortable. Le parti de Nabil Benabdellah a perdu, mardi soir, son groupe parlementaire à cause "des réfections au sein de la majorité", rappelle le quotidien économique.

Pendant ce temps, l'opposition aiguise ses armes

La Vie Eco s'interroge : "L'opposition peut-elle faire tomber le gouvernement ?" Selon l'hebdomadaire, l'Istiqlal mène une opposition "bien musclée" contre le gouvernement Benkirane II. Il a pu, selon l'analyse de la Vie Eco, avec l'USFP "dépasser le cadre classique de la Koutla" et créer "un front auquel le PAM pourrait se joindre". L'hebdomadaire économique estime qu'"avec un USFP renforcé par l'adhésion de deux petits partis de gauche, un Istiqlal qui a pu "avec brio" mettre en place "une démocratie interne" et un PAM qui sait "qui il est et où il va", l'opposition est aujourd'hui plus "cohérente"que jamais. Elle sera, selon l'hebdomadaire, "plus virulente".

Le seul parti qui laisse un "faux" suspens autour de sa participation au gouvernement, c'est le RNI. A ce sujet, L'Economiste affirme que le Rassemblement national des indépendants est bien "le seul partenaire qui rejoindra la majorité". Sur ce point là, "Benkirane est fixé". Même si, ajoute le quotidien, "le ok du RNI est suspendu à ses instances". Le parti impose une condition majeure pour rejoindre la majorité, celle de "jouer un rôle important et de donner une plue value à l'action gouvernementale face à la crise économique", précise le quotidien économique.

Enfin un détail, mais qui n'est pas des moindres, et c'est le quotidien arabophone Akhbar El Yaoum qui met le doigt dessus. En claquant la porte du gouvernement, les ministres de l'Istiqlal risquent de perdre leur retraites d'après le dahir de 1975 qui régit l'organisation du gouvernement. Quand bien même, les ministres istiqlaliens pourraient en bénéficier, ils devraient présenter une demande à Abdelilah Benkirane et déclarer tous les ans leurs patrimoines", affirme le quotidien. Compte tenu des premières consultations, il s'avère clairement que la mission de Benkirane s'annonce difficile. La formation d'une nouvelle coalition risque de prendre plus de temps que prévu.

Par Ikram El Ghinaoui
Le 25/07/2013 à 23h11, mis à jour le 26/07/2013 à 01h07