La réunion des conseillers municipaux du PJD, tenue dimanche 8 février, a constitué une nouvelle occasion pour le secrétaire général du parti d'attaquer ses adversaires politiques. Abdelilah Benkirane a déclaré qu’il défiait Chabat, le SG du PI, de «déterminer l’origine de sa fortune». «Tu dois répondre et clarifier aux Marocains comment tu as bâti ta richesse illicite», a lancé Benkirane devant les conseillers du PJD. Et de proclamer dans ses piques lancées à l’encontre du zaïm de l'Istiqlal: «Nos mains (au sein du PJD) sont propres. Personne d'entre nous n'est soupçonné de corruption. Tu dois t’expliquer devant les Marocains sur l’origine de ta richesse». Abondant dans ses diatribes, Benkirane a insisté sur le fait qu’il n’était pas fortuné et que ses héritiers étaient au courant de cet état de fait.
Lors de son allocution devant les élus municipaux de son parti, il n’a pas manqué l’occasion de s’en prendre également, une nouvelle fois, au PAM et plus particulièrement à Ilyass El Omary. «Je connais bien Si Bakkoury (Mustapha, président du PAM, ndlr), c'est un bon type à qui j'ai demandé de se séparer de cette calamité, de cette moussiba (catastrophe)», a déclaré Benkirane de son verbe acerbe. Le SG du PJD a souligné devant son auditoire que le PAM avait pour objectif d’avoir «la mainmise sur le champ politique national», mais que «son projet a échoué». Se vantant des résultats des législatives du 25 novembre 2011, remportées par son parti, Benkirane a estimé que ces échéances avaient sonné le glas du PAM.
Comme on s’y attendait, le chef du gouvernement ne pouvait faire l’impasse sur l'incident survenu mardi dernier au Parlement lorsque, en réponse à une élue du PAM, il avait lancer malencontreusement «Diali kbar men dialek» (le mien est plus grand que le tien). Il a fustigé les «interprétations erronées» de ses propos, indiquant qu’ils signifiaient «mon parti est plus grand que le tien». Par la suite, Benkirane a abordé les élections communales reportées au mois de septembre, confirmant que son parti ne couvrira pas l’ensemble des circonscriptions (27.000 bureaux de vote). «Nous allons couvrir la moitié des circonscriptions», a-t-il confirmé.