La gouvernance demeure essentiellement une affaire d'hommes au Maroc. C'est du moins ce qu'il ressort de la récente étude intitulée “La représentativité des femmes dans les organes de gouvernance des grandes entreprises publiques et privées nationales” menée par le département de Mohamed Najib Boulif, ministre délégué auprès du chef de gouvernement chargé des Affaires générales et de la gouvernance. Ainsi, si la représentativité des femmes au sein des instances de gouvernance ne dépasse pas 7%, il convient de s'interroger sur les raisons d'un tel constat. Selon l'étude, plusieurs raisons entravent l'accès des femmes à ces postes de responsabilité, notamment la culture d'entreprise et le contexte socio-culturel. D'autres facteurs sont dus “aux femmes elles-mêmes” à en croire les conclusions du rapport.
Renforcer le cadre réglementaire
Pour Boulif, il est temps d'entreprendre des mesures institutionnelles afin de renverser la donne, ou du moins de créer l'équilibre. Première étape, préparer “une base de données des femmes compétentes pour pouvoir les présenter à chaque fois qu’il y a des postes de responsabilité”, annonce le ministre délégué. Mais encore ? Plusieurs recommandations ont été émises à l'issue de cette enquête afin de renforcer la représentativité des femmes au sein des postes décisionnels. Pour le ministère de tutelle et les organismes ayant pris part à cette étude, dont l’Institut marocain des administrateurs (IMA) et l'ONU Femmes, il faut “préciser et compléter le cadre réglementaire”. Il s'agit également d'impulser le processus d'accès des femmes aux instances de gouvernance. Toutes ces initiatives seront-elle pour autant efficace ? La question mérite d'être posée puisque de l'avis des experts, “le plus dur est de lutter contre les représentations sociétales et culturelles et d'inscrire la politique de promotion de l'accès des femmes aux organes de gouvernance dans la durée”. Autant dire qu'il faudra encore du temps avant que “la” gouvernance ne devienne également une affaire de femme.