La visite de la délégation sécuritaire espagnole au Maroc n'est pas passée inaperçue. Le quotidien Assabah revient sur la visite, au Maroc, du ministre de l’Intérieur espagnol, venu accompagné de hauts responsables de l’appareil sécuritaire ibérique. Le quotidien souligne, dans son édition du mercredi 30 août, que cette visite a surtout été l'occasion d'échanger, entre les deux pays, des informations de haut niveau relatives à la double attaque terroritse orchestrée par une cellule affilée à Daech sur le sol espagnol, attaque qui a causé la mort de 16 personnes et fait 150 blessés.
Le ministre de l'Intérieur espagnol a révélé qu'il avait pris connaissance de l'avancement, du côté marocain, des enquêtes relatives à l'attaque de Barcelone. Les résultats de cette enquête ont été confrontés et comparés à ceux des enquêtes en cours en Espagne.
Assabah ajoute que, alors que les courants de la droite européenne tentent d’instrumentaliser ces événements en arguant, entre autres, des origines marocaines des terroristes pour porter atteinte à la réputation du royaume, la visite des responsables espagnols a permis de recadrer le débat et d'établir que le dysfonctionnement était à chercher au niveau de l'Espagne.
En effet, le ministre de l'Intérieur espagnol n'a pas hésité à déclarer, lors de sa visite à Rabat, que les membres de la cellule terroriste à l'origine des dernières attaques terroristes étaient avant tout des Espagnols d'origine marocaine qui ont grandi en Espagne. Cette révélation a été faite dans le cadre des enquêtes sur le parcours des terroristes et les conditions dans lesquelles ils ont vécu et qui les ont menés sur la voie de la radicalisation.
Les récents événements ont donc poussé la partie espagnole à faire appel au Maroc pour renforcer la coopération sécuritaire et l'échange de renseignements. La réunion qui a eu lieu à Rabat, ce mardi, a permis la conclusion d’un accord au sujet d’un nouveau plan de travail commun pour lutter contre le terrorisme. Ce plan de travail commencera par la création d’une banque de données à accès commun et la mise en place d’une stratégie pour lutter contre le danger que représentent ceux qui reviennent des camps de Daech.