Fin de cavale pour l’auteur des menaces de mort contre la journaliste marocaine de Charlie Hebdo, Zineb El Ghazoui. Les services de la BNPJ ont interpellé, ce jeudi 26 février à Casablanca, sur la base de renseignements fournis par leurs homologues de la DGST, l’auteur d’un hashtag sur Twitter incitant au meurtre de la collaboratrice du journal satirique français, dont le siège parisien a fait l’objet d’une attaque terroriste le 7 janvier 2015.
Contacté par LE360, l’époux de Zineb El Ghazoui, Jawad Benaïssi, a confirmé : «La BNPJ a arrêté aujourd'hui à Casablanca l'un des jihadistes auteurs des menaces de mort dont je suis ainsi que mon épouse, la cible depuis quelques semaines. Il faut attendre les résultats de l'enquête pour en savoir plus, notamment le degré de préparation de l'attentat, sa nature, les moyens qu'ils comptaient utiliser ainsi que les membres de cette bande criminelle.
Personne ne peut remettre en question la vigilance et l'efficacité des services de sécurité en matière de lutte contre le terrorisme. Et je tiens à rappeler que la lutte contre l'obscurantisme doit être la priorité de toutes les composantes de la société marocaine. Les intellectuels, les acteurs politiques et la société civile doivent assumer leur responsabilité à cet égard».
Des menaces d’une violence inouïe
«Obligation de tuer Zineb El Ghazoui pour venger le Prophète», aurait proféré l’auteur du hashtag. « Je ne sais pas ce que j'ai fait au Prophète », avait rétorqué Zineb El Ghazoui, dont le seul «tort», paraît-il, serait d’être collaboratrice du journal ayant diffusé des caricatures du Prophète Mohammed.
«Ils appellent leurs lions, qui sont juste des cons, en France ou au Maroc, pour me localiser et me tuer, de différentes façons possibles», avait réagi Zineb El Ghazoui, en révélant avoir déposé une plainte auprès du parquet général. «A défaut d’une balle ou d’un explosif, ils conseillent par exemple de m’isoler et de m’écraser la tête avec des pierres, de m’égorger, de me brûler, ou à défaut de brûler ma maison », a-t-elle raconté, en mettant au défi l’auteur de mettre ses menaces à exécution. «Moi, je leur dis, je vous attends de pied ferme», a-t-elle bravé, en ajoutant : «Même s’ils parviennent à me tuer, contre quoi ils se battent au juste ?». Toute la question est là.