Argent des partis – EP8: l’UC sans adhérents de Mohamed Sajid

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Depuis au moins cinq ans, l’Union Constitutionnelle n’a pas encaissé le moindre kopeck de la part de ses adhérents. Pourtant, la formation compte plus de députés que des partis historiques.

Le 13/02/2021 à 08h30

Voilà un parti qui dépend à 100% des ressources publiques. L’Union Constitutionnelle n’a pas eu d’autres ressources, en 2019, que les 937.000 dirhams que lui verse l’Etat pour couvrir ses frais de gestion. Idem pour l’année d’avant où cette manne publique a été augmentée de 1416 dirhams, une modique somme comptabilisée en recettes non courantes.

Cela fait au moins cinq ans que l’UC n’a pas encaissé le moindre kopeck de la part de ses partisans. A se demander si la formation politique compte encore des adhérents. Même les 19 députés de l’UC ne versent pas de cotisations et encore moins le ministre Othman El Ferdaous, seul représentant de ce parti au gouvernement.

De manière globale, les ressources du parti ont été divisées par dix entre 2014 et 2019, sous l’effet de la réduction de la manne publique, après les scrutins de 2015 et 2016.

© Copyright : Source: Cour des comptes

Avec des ressources aussi dérisoires, Mohamed Sajid gère comme il peut. Depuis que la subvention publique a été drastiquement réduite en 2017, la rationalisation des charges a été de mise. Les frais de gestion ont quasiment été divisés par trois passant de 4,1 millions de dirhams à 1,3 million seulement.

Les frais de loyer et les charges de personnel constituent les deux principaux postes de dépenses pour l’UC: les premiers ont connu une baisse drastique de 45% pour s’établir à 533.000 dirhams en 2019, alors que la rémunération des salariés du parti a été stabilisée aux alentours de 770.000 dirhams ces dernières années.

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Malgré la réduction de son train de vie, le parti de Mohamed Sajid n’arrive pas à équilibrer ses comptes. Entre 2015 et 2019, le parti a cumulé plus de 11 millions de dirhams de déficit. Cette situation financière fragile réprime les ambitions de la formation politique qui reste dépendante des alliances avec de plus grands partis pour continuer d’exister sur la scène.

Au lendemain des scrutins prévus pour 2021, l’UC peut espérer au mieux un scénario semblable à celui vécu en 2016: Mohamed Sajid avait concédé de fusionner son groupe parlementaire avec celui du RNI, en contrepartie d’un retour aux affaires à travers l’octroi à Mohamed Sajid d'un maroquin ministériel. Mais encore faudra-t-il que le parti puisse conserver sa force électorale qui lui permet de décrocher plus de sièges de députation que certains partis historiques.

Par Fahd Iraqi et Youssef El Harrak
Le 13/02/2021 à 08h30