Argent des partis – EP15: cette générosité incompréhensible de la Trésorerie générale

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Alors que la Cour des comptes reproche aux partis de comptabiliser des revenus financiers, la banque étatique continue de servir leurs intérêts.

Le 13/03/2021 à 10h53

Et si l’on profitait de la loi organique relative aux partis politiques, actuellement en examen à la Chambre des conseillers, pour épargner aux magistrats de la Cour des comptes une remarque récurrente sur les bilans financiers des formations politiques. Il n’y a pas un seul rapport de la juridiction financière qui n’émet pas de remarques, pour les cas de certains partis, au sujet des produits financiers encaissés.

«Ce genre de revenus ne figure pas dans l’article 31 fixant les ressources des partis politiques», martèlent sans cesse les magistrats de la Cour des comptes. Pourtant, dans ses propres rapports, celle-ci y consacre une rubrique dédiée. Elle totalise, au titre des déclarations de 2019, la somme de 307.000 dirhams répartie sur quatre partis politiques seulement.

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Le Parti justice et développement (PJD) totalise, à lui seul, 80% de ce montant, alors qu’un parti comme l’Union socialiste des forces populaires (USFP) fait une déclaration anecdotique de 5 dirhams. Ces revenus proviennent visiblement des intérêts versés par la Trésorerie Générale du Royaume. Tout financier vous dira que la TGR est la banque la plus généreuse du Royaume avec une rémunération sur les comptes courants.

Ainsi, les partis qui voient les subventions publiques versées par l’Etat transiter par leurs comptes ouverts auprès de la TGR, perçoivent ainsi des produits financiers quand leurs comptes restent créditeurs pour une certaine période.

Il faudrait donc soit que la loi organique autorise les partis à comptabiliser ce genre de revenus, soit prévenir la trésorerie générale de suspendre ces versements quand il s’agit de comptes bancaires de partis politiques.

Par Fahd Iraqi et Youssef El Harrak
Le 13/03/2021 à 10h53