Le principal actionnaire de la Samir, Cheikh Mohamed Al Amoudi, qui détient 67% du capital de la raffinerie marocaine aujourd’hui en liquidation judiciaire, a été écroué en Arabie saoudite lors du séisme politique qui a fait tomber plusieurs princes et hommes d’affaires. Cheikh Mohamed Al Amoudi est d'ailleurs poursuivi par la justice marocaine pour des chefs d’accusation similaires à ceux qui sont à l’origine de son arrestation en Arabie saoudite.
L'interpellation de l'homme d'affaires sera-elle donc mise à profit par les autorités marocaines pour obtenir son extradition et, surtout, la restitution de pas moins de 43 milliards de dirhams? C’est en tout cas la question soulevée par le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition de ce mardi 7 novembre. A ce propos, le journal précise que Cheikh Mohamed Al Amoudi doit quelque treize milliards de dirhams d'impôts et taxes à l’Etat marocain, environ dix milliards de dirhams aux banques marocaines et vingt milliards de dirhams aux banques étrangères.
Cette lourde ardoise, explique le quotidien, avait poussé l’Etat marocain à porter plainte contre le principal actionnaire de la raffinerie, en vue de préserver les droits des créanciers. C’est ainsi que la justice a mis l’entreprise en liquidation judiciaire à cause, notamment, des dettes qui s’élèvent à environ 43 milliards de dirhams. Une commission a d'ailleurs été mise en place, au niveau du ministère de l’Economie et des Finances, pour assurer le suivi de cette affaire.
Dans une déclaration au quotidien, le bâtonnier Me Abderrahim Jamaî a affirmé que le Maroc pourrait saisir directement la justice saoudienne, au cas où il y aurait une convention de coopération judiciaire dans les domaines commercial et civil entre les deux royaumes. C’est l'éventuel rebondissement que devra prendre en compte la commission compétente chargée du suivi de cette affaire.