Cette convention définit les conditions et modalités d'exécution et de financement de ce programme qui vise la consolidation et la diversification des sources d’approvisionnement en eau potable, l’accompagnement de la demande pour cette source inestimable, la garantie de la sécurité hydrique et la lutte contre les effets des changements climatiques.
A cette occasion, le ministre de l'Équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, Abdelkader Amara, a prononcé une allocution devant SM le Roi dans laquelle il a souligné que ce programme intégré, élaboré conformément aux Hautes Orientations Royales et en considération de la situation hydrique du Royaume et des études sur cette problématique, s’articule autour de cinq principaux axes.
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Il s’agit, selon le ministre, de l’amélioration de l'offre hydrique notamment par la construction de barrages (61 MMDH), de la gestion de la demande et la valorisation de l'eau notamment dans le secteur agricole (25,1 MMDH), du renforcement de l'approvisionnement en eau potable en milieu rural (26,9 MMDH), de la réutilisation des eaux usées traitées dans l'irrigation des espaces verts (2,3 MMDH), et de la Communication et la sensibilisation en vue de renforcer la conscience liée à l'importance de la préservation des ressources en eau et la rationalisation de son utilisation (50 millions de dirhams).
Le financement de ce programme est finalisé, a précisé le ministre, ajoutant qu’il sera assuré à hauteur de 60% par le Budget général de l’État, 39% par les acteurs concernés et le reste dans le cadre du partenariat public-privé.
Il a également noté que le suivi de l’exécution dudit programme sera assuré par un comité de pilotage présidé par le Chef du gouvernement, une commission technique présidée par le ministre de l'Équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau et des commissions régionales présidées par les walis des régions.
Au sujet de la question de l’amélioration de l'offre hydrique, le programme prévoit la construction de 20 grands barrages d’une capacité de stockage de 5,38 milliards de m3, avec une enveloppe budgétaire de 21,91 MMDH, a poursuivi M. Amara, notant que la construction de ces nouveaux barrages permettra de porter la capacité de stockage globale du Royaume à 27,3 milliards de m3.
Le ministre a, en outre assuré, qu’il a été procédé au recensement au niveau des différentes régions du Royaume de 909 sites susceptibles d’abriter des petits barrages et des barrages collinaires, rappelant que le Royaume dispose actuellement de 130 petits barrages et que 20 barrages de ce type sont en cours de réalisation.
Toujours au volet de l’amélioration de l'offre hydrique, M. Amara a assuré que le Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 porte aussi sur l’exploration des eaux souterraines en vue de la mobilisation de nouvelles ressources, ainsi que la réalisation de nouvelles stations de dessalement d’eau de mer qui viendront s’ajouter à celles déjà opérationnelles à Laâyoune, Boujdour, Tan et Akhfenir.
M. Amara a rappelé, à ce sujet, que deux stations de dessalement sont en cours de réalisation à Agadir et Al Hoceima et trois autres sont programmées à Casablanca, Dakhla et Safi.
Le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, Aziz Akhannouch a, pour sa part, affirmé que conformément aux Hautes instructions Royales ayant trait à la poursuite du programme d’économie d’eau dans le secteur agricole, le programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 concernera, dans son volet relatif à l'approvisionnement en eau d’irrigation, une superficie globale de 510.000 Ha et bénéficiera à 160.000 agriculteurs.
Ce volet, qui mobilise des investissements de l'ordre de 14,7 MMDH, porte notamment sur la poursuite de la réalisation du programme national d’économie d’eau d’irrigation qui devra mobiliser une enveloppe budgétaire de près de 9,5 MMDH, et vise la conversion des systèmes d’irrigation traditionnels en systèmes d’irrigation goutte-à-goutte, partant en cela des résultats positifs enregistrés par le Plan Maroc Vert, qui a permis de porter à 585.000 Ha les superficies équipées en système d’irrigation goutte-à-goutte (100.000 agriculteurs bénéficiaires).
M. Akhannouch a indiqué, à ce propos, qu’il est prévu au titre du nouveau programme l’équipement de 350.000 Ha supplémentaires en système d’irrigation goutte-à-goutte.
Il s’agira également, selon le ministre, de la poursuite du projet d'aménagement hydro-agricole pour la sauvegarde de la plaine de Saiss, du projet de développement et de modernisation des petits et moyens périmètres d’irrigation, et le lancement du projet d’aménagement hydroagricole de la région Sud-Est à partir de la plaine du Gharb.
Intervenant à cette occasion, le ministre de l’Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, a souligné que le programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027 ambitionne la généralisation de l’approvisionnement du monde rural en eau potable et la lutte contre la précarité que connaissent certaines régions notamment lors des périodes de sécheresse.
Il a indiqué que les mesures relatives à cet axe concernent les centres ruraux, soulignant qu’il sera procédé dans ce cadre à la programmation de 659 centres, pour un coût de 5 MMDH, ce qui permettra la généralisation des raccordements individuels à tous les centres ruraux.
Le ministre a précisé également que 7.876 douars seront programmés dans le cadre de ces mesures, pour une enveloppe estimée à 9,68 MMDH, ce qui permettra la généralisation de l’approvisionnement en eau potable de tous les douars du Royaume.
En ce qui concerne la question de l’économie de l’eau potable, M. Laftit a affirmé que le programme vise l’amélioration du rendement des réseaux de distribution dans les villes et Centres urbains à hauteur de 78 pc à l’horizon 2027, avec une économie de près de 207 millions de m3 d’eau, l'optimisation des investissements relatifs aux infrastructures hydriques, la garantie de la poursuite de l’approvisionnement en eau potable et l’amélioration de la qualité des services.
Pour ce qui est de la réutilisation des eaux usées traitées, M. Laftit a indiqué qu’il a été procédé à l’adoption d’un programme national intégré d’assainissement liquide en milieux urbain et rural et la réutilisation des eaux usées traitées, qui s’assigne pour objectifs la poursuite de la réalisation de projets d’assainissement liquide au profit de 128 villes et centres urbains et l’équipement de 1.207 Centres ruraux en réseau d’assainissement, ainsi que la réutilisation des eaux usées traitées dans l’irrigation d’espaces verts.
La première tranche dudit programme 2020-2027 permettra la mobilisation de 100 millions de m3/an à l’horizon 2027 et ce, à travers la réalisation de 87 projets, dont 22 pour l’irrigation des terrains de golf.
Par la suite, SM le Roi a présidé la signature de la convention cadre pour la réalisation du Programme national d'approvisionnement en eau potable et d'irrigation 2020-2027. Elle a été signée par le ministre de l'Intérieur, M. Abdelouafi Laftit, le ministre de l'Économie, des Finances et de la Réforme de l'administration, M. Mohamed Benchaaboun, le ministre de l'Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux et Forêts, M. Aziz Akhannouch, le ministre de l'Équipement, du Transport, de la Logistique et de l'Eau, M. Abdelkader Amara, du ministre de l'Énergie, des mines et de l'environnement, M. Aziz Rabbah, et le directeur général de l’Office national de l’électricité et de l’eau potable, M. Abderrahim El Hafidi.
Ont assisté à la cérémonie de signature, le Chef du gouvernement, les Conseillers de Sa Majesté le Roi et les membres du gouvernement.