Il est vrai qu’Amina a tout pour plaire! Chevelure romantique, yeux de biche, sourire ravageur… Mais, c’est avant tout sa fibre sociale et son engagement politique qui ont fait la différence. «Je suis attirée par tout ce qui touche au social. C'est donc tout naturellement que j'ai intégré ce parti avec lequel je partage les valeurs d’intégrité, de loyauté et de respect pour l'humain», affirme-t-elle à Le360 pour argumenter son choix pour le parti de la Lampe où elle a été élue sur une liste nationale féminine. Elle occupait la seizième position sur cette liste qui a finalement remporté vingt-cinq sièges.
Et sous ses airs d’enfant sage, la députée a un parcours brillant qui a pesé dans la balance. Née à Fès il y a trente ans, Amina a vécu à Agadir, au milieu d’une famille «heureuse et soudée»: un père commerçant, une mère femme au foyer et une petite sœur complice. Son baccalauréat scientifique en poche, elle intègre la prestigieuse Université Al Akhawayn, avant de rejoindre la SNRT en 2008 pour un stage de trois mois où elle se découvre une passion pour le journalisme. Deux ans plus tard, c’est un autre stage au ministère des Affaires étrangères et de la coopération qui va marquer son parcours.
Déterminée et persévérante, elle tisse alors son réseau qui va lui ouvrir la voie à des postes prestigieux: Euromed puis la Fondation Zakoura et, enfin, les ministères des Affaires générales et des Transports. Depuis trois ans, elle accompagne le ministre de l'Equipement, du transport et de la logistique, Najib Boulif, en tant que conseillère en Communication.
Début 2015, un événement dramatique va troubler le cours tranquille d'Amina Faouzi Zizi. Son père, qu’elle considère comme «un modèle», «son meilleur ami», décède. «Un grand choc» pour la jeune femme qui comprend désormais qu’elle doit tout mettre en œuvre pour «honorer sa famille». Pour arriver à ses fins, elle ne croit qu’aux vertus du travail : «Travailler, travailler et encore travailler ».
Mais la réussite au travail n’est pas tout! La jeune femme, récemment mariée, compte également profiter des choses simples de la vie. A commencer par ses hobbies. Passionnée de littérature arabe, elle dévore les livres et, en particulier, ceux d'Elif Shafak, Saoud Al Sanoussi ou encore de la romancière égyptienne Radoua Achour. «Mais je lis vraiment de tout!» Enfin, quand elle n’a pas le nez dans ses dossiers. Ceci, car avec son emploi de temps chargé, la jeune députée n’a que peu de temps pour elle.
Alors, dès qu’elle a un moment, elle lit ou écoute de la musique: Fayrouz, Julia Boutros, Charles Aznavour «pour la qualité de leurs textes, leur charisme, et leur profondeur». Passionnée également par le septième art, elle avoue un faible pour les productions hollywoodiennes, quels que soient les styles: «Je ne peux pas vous citer des noms de réalisateurs que je regarde spécialement mais il y en a plusieurs». Il a fallu insister un peu pour que la jeune femme nous dévoile son dernier coup de cœur vu au cinéma, un film d’horreur: «La maison des ténèbres », de Fede Alvarez.
Un choix plutôt surprenant qui révèle les goûts éclectiques de la jeune femme et ses passions qu’elle affiche au grand jour, tout comme son choix de ne pas cacher «pour l’instant» sous un foulard sa jolie crinière. Car, porter le voile n’est pas une obligation pour intégrer le PJD et Amina veut qu’on arrête d’associer ce parti à cette image de «grand méchant» qui lui colle à la peau. «C’est dommage de voir des personnes penser que le PJD veut “islamiser” la société marocaine, faire porter aux femmes des burqas et fermer les bars». «Le PJD a d’autres projets que de fliquer les citoyens et d' interférer dans leurs libertés individuelles», s’insurge Amina qui souligne, par ailleurs, avoir été «très bien accueillie au parti de Benkirane». Ambitieuse, Amina ne compte pas s’arrêter en si bon chemin et espère bien «honorer son parti et participer au développement de son pays». Inchallah !