Le traitement médiatique du Maroc par l’audiovisuel public algérien suscite de vives interrogations sur l’objectivité de ses dirigeants. Selon le quotidien Assabah du 27-28 décembre, la télévision d’État algérienne semble appliquer une stratégie délibérée d’invisibilisation du Royaume. Lors de la Coupe d’Afrique des Nations organisée au Maroc, la chaîne diffuse les résultats des matchs en occultant systématiquement le nom du pays hôte. Plus frappant encore, son site internet utilise un ancien logo du tournoi pour ne pas afficher l’identité visuelle officielle mentionnant le Maroc.
Cette stratégie ne se limite pas à un simple choix éditorial. Elle s’accompagne de contenus télévisuels où des plateaux de discussion sont organisés avec des intervenants dont les propos reposent davantage sur l’imaginaire et la rumeur que sur des faits vérifiés. Ces émissions véhiculent des accusations attribuées au «makhzen», relayant des informations infondées et contribuant à installer un climat d’hostilité gratuite, au détriment de la rigueur journalistique et du respect du public, lit-on dans Assabah.
Cette démesure médiatique témoigne d’une crise plus profonde au sommet de l’État algérien. Elle révèle les intentions véritables qui sous-tendent des décisions stratégiques, comme le verrouillage de l’espace aérien ou l’interruption du gazoduc. Ces actes entrent en contradiction flagrante avec le discours officiel d’Alger, qui revendique pourtant une neutralité sur le dossier de l’intégrité territoriale marocaine et nie toute hostilité envers son voisin.
Des consignes strictes auraient été adressées aux professionnels des chaînes publiques, leur enjoignant de masquer toute référence marocaine et de traiter la Coupe d’Afrique comme si elle se déroulait dans un lieu indéterminé, écrit Assabah. Cette approche a vidé les sujets diffusés d’un élément essentiel de l’information journalistique: le contexte géographique. L’absence du lieu, pourtant fondamental dans la construction d’un récit d’actualité, est devenue flagrante.
Sur le terrain, cette situation génère un climat de crainte parmi les journalistes et techniciens de la télévision algérienne. Beaucoup redoutent qu’une image flatteuse, un nom de ville, un drapeau ou même une simple mention du pays hôte ne passe à l’antenne par inadvertance. Certains choisissent délibérément des décors sombres ou des espaces neutres pour leurs interventions, afin d’éviter tout indice visuel révélateur.
Dans ce contexte, seuls quelques créateurs de contenu indépendants sur YouTube ont montré des images reflétant l’atmosphère réelle du pays organisateur. Une initiative qui suscite néanmoins des inquiétudes quant aux conséquences possibles à leur retour.
Cette posture officielle, excessive et difficilement compréhensible, est devenue un sujet de moquerie sur les réseaux sociaux. De nombreux internautes partagent des extraits et des commentaires ironiques sur les omissions et contorsions médiatiques. L’ironie atteint son comble lorsque certains se demandent, par l’absurde, jusqu’où ira cette volonté d’effacement: ils s’interrogent ainsi sur le sort de la prière du «Maghrib», dont le nom en arabe désigne également le Maroc.








