Le harcèlement contre les militants des droits de l’Homme en Algérie a franchi le seuil de l’intolérable. La Ligue algérienne des droits de l’Homme (LADDH) n’en peut plus et, en guise de protestation, elle a décidé de mettre ses activités en veilleuse pendant dix jours.
Dans un communiqué rendu public, à l’issue de son Conseil national tenu le weekend dernier, et relayé par la presse algérienne de ce lundi 26 octobre, la LADDH dénonce «une campagne qui ne dit pas son nom». «La stratégie des pouvoirs publics est maintenant claire. Ils veulent faire taire et museler toutes les voix libres de ce pays», indique l’ONG algérienne de défense des droits de l’Homme.
En ligne de mire, cette «police politique» qui, à l’opposé des allégations des autorités algériennes, «non seulement existe toujours, mais a même pris le temps de rendre officielles ses activités», s’indigne la LADDH.
«On nous parle de la restructuration du DRS et de la réhabilitation de l’Etat de droit. Ceci est un artifice et c’est archi-faux», relève encore l’ONG, faisant état de sa persuasion que «cette police politique est bel et bien réelle et exerce ces pouvoirs et un chantage en marchandant la paix et la stabilité pour la pérennité du système politique en place».
Pour précision, l'Algérie est l'un des rares pays au monde à conserver "une police politique" héritée de la tristement célèbre époque des années de plomb (années soixante-dix).