Le séisme jihadiste qui a secoué, vendredi 17 juillet, Aïn Defla, dans le sud-ouest algérien, a provoqué une violente réplique au nord-est de l’Algérie.
«Le petit village de Chaâba, à une douzaine de kilomètres à l’ouest de la ville de Batna, d’habitude tranquille, a été secoué, dans la nuit de samedi à dimanche, par une tentative de prise d’assaut d’une petite caserne située à un carrefour à l’entrée du village», révèle le quotidien El Watan.
Deux militaires au moins ont été blessés dans cette nouvelle attaque menée au mortier, cette fois, dévoile encore le quotidien, relevant que les soldats ont été pris en tenailles sous le feu nourri des assaillants qui ont préparé de main froide cette attaque spectaculaire.
Aucun communiqué officiel n’a jusqu’ici été diffusé par l’Armée nationale populaire (ANP), contrairement à l’attaque d’Aïn Defla qui a fait 9 morts et 2 blessés graves dans ses rangs.
Intervention de l’armée de l’air
Autant dire à quel point cette nouvelle attaque contredit les déclarations lénifiantes aussi bien du chef de l’état-major de l’ANP, le général-major Gaïd Saleh, que du Premier ministre algérien, Abdelmalek Sellal.
N’eût été l’intervention de l’armée de l’air, le bilan de la nouvelle attaque aurait été encore plus lourd. «Des hélicoptères devaient juste après intervenir et la chasse a été entamée puisque les assaillants ont vite battu en retraite», rapporte El Watan, indiquant que les assaillants «tentaient d’enjamber la muraille de la caserne haute de 2,5 mètres, usant de cisailles pour couper les barbelés de protection».Les assaillants «auraient même tenté d’attirer les soldats hors de la caserne afin de les piéger», relève encore le quotidien.
«Le coup a été bien préparé et le groupe a ouvert le feu après avoir coupé le courant électrique», ajoute le quotidien, faisant état d'une grande panique chez la population de Batna.
L’ANP à nu, panique totale chez la population
«Les rares personnes qui ont daigné répondre à nos interrogations étaient d’avis qu’il y a trop de confiance qui règne et qu’il serait temps de changer d’attitude et de redoubler de vigilance», rapporte le correspondant d’El Watan à Batna.
En effet, cette attaque survenue à dix jours de la tuerie d’Aïn Defla met en évidence la perméabilité de l’armée algérienne peinant à se défendre elle-même contre les coups de boutoir des jihadistes, ce qui remet en question sa capacité prétendue à défendre les civils sans défense.
Rappelez-vous, l’ANP a essuyé il y a dix jours l’un des plus cinglants revers militaires de la part des jihadistes d’AQMI. Ces derniers mettent à profit l’effet de surprise pour causer le plus grand nombre de victimes parmi des soldats souvent mal entraînés et curieusement sous-équipés dans un pays considéré comme l’un des plus gros importateurs d’armes au monde!«L’ANP est l’une des dernières armées modernes à encore utiliser des armes des années 50 dépourvues de viseurs, de vision nocturne et dont la précision est très approximative», s’étonnait El Watan il y a quelques jours.
Plus étonnant encore est cette «incapacité de l’état-major de l’ANP à placer le soldat algérien au centre de ses préoccupations», épinglait le même quotidien, relevant que «l’ANP est aujourd’hui la seule armée au monde qui ne transporte pas ses troupes dans des engins blindés en zone d’opération».
A qui servent, alors, les 13 milliards de dollars qui sont alloués annuellement au budget défense de l’ANP ?Sûrement à enrichir davantage des généraux corrompus jusqu’au bout des ongles.