Al Adl Wal Ihssane a bien transformé des domiciles privés en lieux de cultes clandestins, ce qui est considéré comme un défi au ministère des Habous et un acte de provocation envers les services de l’Intérieur. Car ce faisant, affirme le quotidien Assabah qui rapporte l’information dans son édition du jeudi 7 février, le mouvement vise à semer la discorde dans la société. D’où cette intervention, mardi dernier, du ministère de l’Intérieur qui a procédé à la mise sous scellé des domiciles de trois membres de l’organisation à Casablanca, Kénitra et Agadir.
Cependant, affirme Assabah, les services de l’Intérieur ont nié être entrés par effraction ou s’être introduits par la force dans des maisons habitées. Mais ils ont bel et bien confirmé avoir trouvé des lieux de culte clandestins aménagés pour abriter de grands rassemblements non autorisés. Les forces de l’ordre n’ont pas, non plus, participé à cette opération menée par des agents d’autorité sous la supervision des auxiliaires de justice.
Cette opération de perquisition, menée suite aux plaintes des citoyens, s’est terminée avec la mise sous scellé de ces locaux qui ne servent plus d’habitations, mais sont aménagés en lieux de culte abritant des réunions non autorisées, enfreignant les procédures prévues dans le dahir des libertés publiques. Entre autres arguments avancés par l’Autorité et ayant justifié son action, le fait que ces maisons, des villas en réalité, se sont transformées en mosquées clandestines à l'insu du ministère des Habous et des affaires islamiques, échappant à sa vigilance.
De plus, les aménagements subis par ces lieux n’ont pas, non plus, été autorisés par les autorités compétences et constituent donc une infraction aux textes de l’urbanisme. De plus, les réunions organisées dans ces locaux rassemblent un grand nombre de personnes et gênent les voisins, ce qui est aussi une atteinte aux règles de bon voisinage.
De son coté, l’organisation islamiste, citée par le journal, a fait état de descentes des forces de l’ordre, tous corps confondus, dans les domiciles de trois de ses membres, à Casablanca, Kénitra et Agadir. En revanche, le porte-parole du mouvement n’a pas jugé utile d’entrer dans les détails, précisant toutefois qu’il tiendrait plus tard une conférence de presse. Par ailleurs, note le journal, l’une des villas concernées, qui se trouve à Dchaira près d’Agadir, est justement exploitée par le porte-parole du mouvement.
Cette dernière a été transformée en lieu de culte réunissant des centaines de personnes qui s’y adonnent à la prédication et aux autres pratiques cultuelles du mouvement de manière clandestine. Selon une enquête ouverte sur ordre du Parquet, il s’est avéré que cette villa avait été cédée en location par la société propriétaire pour servir de domicile, mais elle a fini par abriter des activités politiques et clandestines. Ce qui a poussé l’un des associés à porter plainte contre les locataires afin de récupérer son bien, arguant du fait que le local est utilisé à des fins autres que l’habitation.