Le mouvement Al Adl Wal Ihsane a rendu public un document politique qui ne diffère pas des précédents. Aussi ambigu, il reste attaché à des positions figées dans le temps et dans l’espace. Dès le début, on découvre qu’il n’apporte rien de nouveau dans son contenu, voire dans son langage, rapporte Al Ahdath Al Maghribia du vendredi 16 février.
Cedit projet politique maintient le mouvement dans l’ambiguïté et la confusion. Mieux encore, ce document cache une orientation opposée au commandement. La Jamaa traine son manque de clarté dans des questions essentielles comme la position sur le Sahara marocain, la monarchie parlementaire et le plafond du changement politique.
Depuis les premières pages, ce document dramatise sa description de la réalité qu’il cherche à changer. En vérité, il en ressort un manque d’objectivité dans le diagnostic de la situation. Le document parle en effet de «la persistance des gouvernants dans les atteintes à la dignité de la personne et la confiscation des droits politiques, civils, économiques et sociaux» ainsi que de «l’autoritarisme rampant», du «déclin moral» et de la «faillite des politiques suivies». Pourtant, le Mouvement avait par le passé tenté d’expliquer, à maintes reprises, sa volonté de se transformer en parti et sa participation au jeu politique institutionnel.
Il considère que cette option n’est plus de mise. Selon lui, la Constitution n’accorde pas de pouvoir de décision aux gouvernements élus, le parlement est fictif et les élections falsifiées. En vérité, le Mouvement ne se définit pas comme un simple parti ou une opposition ordinaire mais comme un mouvement religieux, politique et opposé au commandement des croyants. Il s’agit donc d’un «document politique» ambigu issu d’une organisation politico-religieuse. Elle clame à cor et à cri qu’elle «ne monopolise pas l’islam» tout en l’utilisant en politique.