Une fois n’est pas coutume, un match de football, cela sert aussi à envoyer des messages politiques. Celui qui a opposé la direction du RNI à ses jeunes, en marge de la deuxième université d’été de la jeunesse du parti, a fini à l’avantage de la première. Il aura servi, certes, à briser la glace entre le sommet et la base et entre les générations du parti. Mais c’est surtout un message politique que le RNI veut envoyer à ses adversaires, à savoir que «le parti est loin d’être défait» et que «le match n’est pas encore fini», écrit le quotidien Al Ahdath Al Maghribia dans son édition du lundi 24 septembre.
Ainsi, le bureau politique du parti s’est rendu au complet à Marrakech le week-end dernier, ainsi que les cadres du parti, les ministres et les coordinateurs régionaux pour assister à cette deuxième manifestation de sa jeunesse. C’est que le RNI a choisi de faire sa rentrée politique de cette année en mettant en avant la jeunesse, et ce juste après un discours royal qui a mis l’accent sur cette catégorie, affirme le quotidien. Ceci pour les faits.
Pour le reste, après plusieurs mois d’un boycott qui a visé l’une des entreprises du président du RNI, ce dernier était donné pour politiquement fini. Mais en montant sur l’estrade pour s’adresser aux 4.000 jeunes qui ont participé à cette rencontre, le chef de file du RNI a démontré qu’il n’était pas près à baisser les bras aussi facilement.
En évoquant justement cette campagne de boycott, il a soutenu que «les moyens qui ont été mis en œuvre et la guerre de rumeurs telle qu’elle a été orchestrée n’ont rien à voir, et loin de là, avec la logique sociale qui aurait motivé cette campagne». Au contraire, «ceux qui ont conduit ces attaques veulent maintenir dans le flou le paysage politique national», a notamment assené Aziz Akhannouch, cité par Al Ahdath Al Maghribia.
Pour sa part, le ministre de la jeunesse, Rachid Talbi Alami, après avoir mis en avant l’écrasante victoire du RNI lors des dernières élections partielles, arrivé loin devant le PJD, n’a pas manqué de lancer quelques piques au parti islamiste en critiquant notamment la politique de l’idole et la référence au président turc. D’après Talbi Alami, ce sont les visées hégémoniques du chef d’Etat turc qui ont précipité le pays dans la crise.
Pour revenir à la scène locale, le dirigeant du RNI a implicitement accusé ceux parmi les fans de ce leader politique qui couvrent de discrédit les institutions de leur propre pays, de vouloir les détruire pour asseoir leur mainmise sur le pays. Bref, souligne le journal, c’est un RNI revigoré qui entame ainsi une rentrée politique qu’il annonce très chargée, se donnant 2021 pour cap et décidé à remporter les prochaines législatives.
Vu sous un autre angle, note pour sa part le quotidien Akhbar Al Yaoum dans son édition du même jour, «après que la campagne du boycott se soit calmée, Akhannouch reprend sa guerre contre El Othmani». C’est du moins ainsi que le journal a interprété les propos du président du RNI quand il a fait référence à «ceux qui sont contre la réussite de son parti et qui manigancent pour briser ses élans, qui bénéficient d’un paysage politique flou et tirent profit du désintérêt des jeunes pour la politique».
En outre, ajoute le quotidien, s’il y a une leçon que le président du RNI a retenue du boycott, c’est que ses adversaires politiques n’ont pas apprécié la cadence rapide avec laquelle avance le parti, surtout depuis l’annonce de son programme «la voie de la confiance». Programme auquel il demeure d’ailleurs attaché, tout comme il insiste, par ailleurs, sur le maintien de ses engagements envers ses alliés de la coalition gouvernementale.