Aide directe aux veuves démunies: Un coup électoral?

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Revue de presseKiosque360. Les élections approchent, et l’Exécutif semble redoubler d’efforts pour séduire les électeurs. Parmi les mesures susceptibles de séduire les électeurs: l'aide directe aux veuves dans le besoin. Un coup électoral? L'opposition n'a pas manqué de se poser la question.

Le 26/02/2015 à 21h30

«Comme par enchantement, l’aide directe aux veuves opérationnelle à la veille des prochaines élections», titre Libération dans son édition de ce vendredi 27 février. L’application du décret n° 2-14-791, relatif aux critères d'éligibilité à l’aide directe des veuves, s’est en effet fait attendre. Mais sa proche mise en œuvre a été annoncée dans une circulaire parvenue aux préfectures et émanant des ministères de l’Intérieur, des Finances et de la Solidarité et de la Femme, souligne le quotidien. Ce sera en effet aux préfectures, ajoute Libération, «de constituer des commissions provinciales permanentes chargées de trancher les demandes d’aide et d’établir des listes de veuves éligibles ou non-éligibles censées être adressées à la commission centrale.»L’application du décret n’est cependant pas imminente, et il faudra encore s’armer de patience avant que le dispositif ne soit opératoire. Ainsi, les formulaires destinés aux demandeurs ne sont même pas prêts, affirme le journal, et ne sont disponibles ni sur papier, ni en ligne. Autant dire que l’heure n’est pas encore au cri de la victoire. La mise en place du processus risque en effet de prendre «plusieurs semaines, voire plusieurs mois.»

L’opposition soupçonne une manigance électoralisteL’annonce de la mise en œuvre de cette mesure longtemps espérée a éveillé la suspicion au sein de divers partis politiques, la décision coïncidant avec le proche passage aux urnes des citoyens pour les élections communales. «Un timing» que d’aucuns jugent pour le moins douteux et accusent de servir, rapporte Libération, «des objectifs à caractère électoraliste». Car elles ne sont pas moins de 300.000 mères à pouvoir prétendre à 350 dhs mensuels pour chaque enfant scolarisé de moins de 21 ans. 300.000 potentielles électrices reconnaissantes, donc.

La course aux élections fait d’ailleurs craindre le pire aux observateurs qui s’inquiètent d'éventuels dérapages. «En effet, ils craignent que les cartes puissent être octroyées à n’importe quel demandeur sans vérifier s’il remplit ou non les conditions exigées», souligne le quotidien. D’ici à ce que les veuves dans le besoin qui ont droit à ces allocations ne fassent les frais de cette course aux scrutins, il n’y a qu’un pas... Espérons qu’il ne sera pas franchi.

Par Bouthaina Azami
Le 26/02/2015 à 21h30