Ahmed Boukous, recteur de l'IRCAM, plaide pour une reconnaissance du Nouvel An Amazigh

Ahmed Boukouss, directeur de l'Institut royal de la culture amazighe.

Ahmed Boukouss, directeur de l'Institut royal de la culture amazighe. . DR

Revue de presseKiosque360. Le recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous, estime qu’il est légitime de revendiquer la reconnaissance du Nouvel An amazigh, et donc son officialisation comme fête nationale annuelle au Maroc, si ce n’est dans tout le Maghreb.

Le 12/01/2021 à 21h34

Dans une interview accordée au quotidien Al Bayane, parue dans son édition du 13 janvier, jour qui coïncide chaque année au Maroc avec le Nouvel An amazigh, le recteur de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ahmed Boukous, revendique la reconnaissance officielle de cette date.

Il estime qu’à l’instar de la loi 16-26 officialisant la mise en œuvre de la langue amazighe ou celle 04-16 créant le Conseil national des langues et de la culture marocaines, une autre loi reconnaissant le calendrier amazigh s’impose. Cette décision sera d’autant plus légitime, selon lui, qu’elle est en cohérence avec la ligne politique adoptée par le Maroc ces deux dernières décennies, mais aussi du fait qu'elle est en conformité avec la reconnaissance de la pluralité culturelle instaurée par la Constitution de 2011.

Tout en se félicitant de l’adoption de plusieurs lois qui ont consacré; ces dernières années, l'amazighité, Ahmed Boukous appréhende la possible dissolution prochaine de l’IRCAM, et même celle de l’Académie de la langue arabe, avec la mise en place du Conseil national des langues et de la culture marocaines. Il exige tout simplement qu'auquel cas, le personnel des institutions qui disparaîtront forme le noyau de la future ossature du Conseil national des langues et de la culture marocaines, sinon il y aura un gachis énorme à cause, surtout, d’importants travaux de recherches déjà initiés par les cadres de l’IRCAM.

Dans son interview à Al Bayane, le recteur de l’IRCAM se félicite également qu’après plusieurs décennies de négligence vis-à-vis de l’enseignement de l’amazigh, le ministère de l’Education nationale ait réparé cette injustice. Ainsi, il se réjouit du fait que le plan décennal établi par ce département ait fait la part belle à l’enseignement de l’amazigh à travers la formation d’un millier d’enseignants d’ici 2022, la production de ressources numériques, sans parler de l’évaluation continue de l’enseignement amazigh…

Mais Boukous dit surtout tenir a ce que le Nouvel An amazigh soit reconnu et, pourquoi pas, déclaré jour férié au Maroc.

En attendant, Asggwas amatnu ighudan. Bonne et heureuse année Yennayer 2971.

Par Mohamed Deychillaoui
Le 12/01/2021 à 21h34