Dans son édition de jeudi 27 novembre, le quotidien arabophone Assahah rapporte que la brigade économique et financière relevant du service préfectoral de la police judiciaire a déféré devant le Procureur général du Roi un retraité poursuivi pour trafic d’influence, corruption, escroquerie et utilisation de faux cachets de l’ancienne ministre de la santé, Yasmina Baddou. Le mis en cause, dont le procès est fixé pour décembre prochain a été placé en détention provisoire à la prison locale de Salé, fait savoir le journal.
Selon des sources concordantes, citées par le quotidien, le prévenu a été interpellé la semaine dernière par une brigade de la sécurité à Hay Yacoub Al Mansour à Rabat après l’arrestation de son complice, fonctionnaire au ministère de la Santé, également incarcéré à la même prison... L’affaire a été déclenchée suite à des recrutements fictifs de dizaines de titulaires de diplômes supérieurs dans des centres de santé dans de différentes régions moyennant la bagatelle de 3 MDH.
Appât pour piéger les victimesLe « filou » avait élu domicile dans un café très connu à Rabat à proximité du Parlement et choisissait ses victime parmi les diplômés chômeurs, leur proposant des emplois au sein du ministère de la Santé, après les avoir assuré d’être embauchés directement par le biais d’une personnalité influente au sein du département de la santé, moyennant des sommes d’argent.
Selon les mêmes sources, le quotidien rapporte que « l’intermédiaire », de connivence avec le haut fonctionnaire du ministère de la Santé, avait touché des montants considérables et qu’il est allé même jusqu’à falsifier les cachets de l’ex-ministre de la Santé et établir de fausses décisions de recrutement avant de les transmettre à plusieurs établissements de santé dans différentes villes.
Dans les bordereaux d’envoi joints aux fausses décisions de recrutement, le mis en cause ordonnait aux responsables de bien « accueillir les nouvelles recrues et de respecter à la lettre les décisions du ministère de la Santé », ce qui a amené les plaignants à rejoindre leurs postes de travail.
Après huit mois d’exercice, les victimes ont fourni des documents au ministère des Finances pour percevoir leurs émoluments. Grande était leur surprise en apprenant que leurs dossiers n’étaient jamais passé par le ministère des Finances, et qu’ils ne disposaient pas de postes budgétaires. A partir de là, ils ont réalisé avoir été victimes d’une escroquerie.
Après l’échec de leur tentative de récupérer leur argent, ils ont déposé une plainte auprès du parquet général, ajoute-t-on de mêmes sources. Le journal fait savoir que la chambre criminelle chargée des crimes financiers a condamné le fonctionnaire du ministère de la Santé à 10 de prison ferme, alors que l’ «intermédiaire » était activement recherché jusqu’à ce qu’il tombe dans les filets de la police au quartier Yacoub Al Mansour à Rabat.