Affaire Brahim Ghali: 13 ONG représentant les victimes espagnoles interpellent le ministère de la Justice

Brahim Ghali, le chef du Polisario.

Brahim Ghali, le chef du Polisario. . DR

Un groupe de 13 ONG, représentant les victimes espagnoles de Brahim Ghali, ont à nouveau interpellé la justice pour demander que le chef du Polisario rende compte des crimes qu’il a commis depuis le début des années 1970.

Le 06/05/2021 à 16h26

Un groupe de 13 ONG espagnoles, dont une bonne dizaine d’associations régionales des victimes du terrorisme, ont interpellé la justice, ce jeudi 6 mai 2021, pour demander que le chef du Polisario réponde des crimes qui lui sont reprochés et qu’il a commis et/ou commandités durant de longues années.

Ces ONG, dans leur lettre, recensent au moins 300 crimes à caractère terroriste contre des cadres espagnols à Phosboucraâ et contre des pêcheurs canariens entre 1973 et 1986.

"Nous rappelons à l'opinion publique espagnole et internationale, l'obligation morale, politique et juridique de nos dirigeants, et en particulier de la ministre des Affaires étrangères et des Affaires européennes, Arancha González-Laya, et de la ministre de la Santé des Canaries, Carolina Darías (…) qui défendent et approuvent les prétendues raisons humanitaires, pour justifier l'entrée illégale et l’hospitalisation du chef du front Polisario, Brahim Ghali", détaille cette lettre dont Le360 a reçu une copie.

Les signataires de cette lettre affirment que Brahim Ghali ne doit pas bénéficier de l’impunité et du remake du même scénario que Juana Chaos, leader de l’ETA, qui a été relaxé pour raisons médicales avant de fuir l’Espagne pour s’installer au Venezuela.

Pour les ONG en question, c’est la réhabilitation des victimes, du terrorisme du Polisario et de Brahim Ghali, qui compte aujourd’hui. Et cette réhabilitation passe d’abord par le fait de leur rendre justice.

"Nous demandons d'urgence à la justice et aux pouvoirs publics de préserver la vérité sur les événements qui se sont déroulés, avec rigueur, reconnaissance, dignité, réparation, devoir de mémoire, et de faire respecter l'Etat de droit", ajoutent les ONG espagnoles. Elles disent demander que l'Etat de droit, la justice, les pouvoirs publics, les politiques et les médias évitent par tous les moyens la tentation de l'impunité et de l'alibi judiciaire devant la Cour nationale dans le cas du chef du Polisario, Brahim Ghali, et d'autres dirigeants du front séparatiste.

De son côté, l’ACAVITE, ONG canarienne, affirme n’avoir aucun rapport avec d'autres groupes ou associations de victimes au Maroc, ou au Sahara, qui en parallèle, ont également déposé d'autres plaintes devant la Cour nationale. Cette ONG déplore que Brahim Ghali ait bénéficié de tous les égards possibles en Espagne au moment où les victimes espagnoles et leurs ayant-droits (pour la plupart des orphelins, des veuves et des survivants gravement malades), vivent une situation regrettable "d'abandon, d'appauvrissement, de manque de protection, de manque de réparation…". 

L’ACAVITE dit regretter de devoir rappeler que le ministère des Affaires étrangères dirigé par González-Laya a récemment accordé au Front Polisario "une subvention énorme de 23 millions d'euros en guise d’aide humanitaire".

Par Rahim Sefrioui
Le 06/05/2021 à 16h26