Le Maroc, qui a regagné en janvier 2017 sa famille institutionnelle africaine, participe à ce conclave (22-23 janvier) par une délégation composée des membres de la mission permanente du royaume auprès de l'Union africaine et des représentants du ministère des Affaires étrangères et de la coopération, et conduite par Bouchaib Eloumni, représentant permanent adjoint du Maroc auprès de l’UA.
L'ordre du jour de cette session de deux jours, qui se tient au siège de l'UA, porte sur l’examen notamment des rapports sur les activités du COREP et de ses sous-comités, les rapports de la commission de l’Union africaine (CUA), des autres organes et des institutions spécialisées de l’UA, ainsi que du rapport de la Commission sur l’état de mise en œuvre des décisions antérieures du Conseil exécutif et de la Conférence, outre les sujets ayant trait aux dossiers stratégiques pour l’Afrique.
Dans un discours à l'ouverture de cette 35e session du COREP, le président de la CUA, Moussa Faki Mahamat, a estimé que la semaine qui s’ouvre sera "cruciale" et sera l’occasion pour les instances dirigeantes de l’UA de "faire le point du chemin parcouru au cours des six mois écoulés et de convenir des prochaines étapes de notre marche collective vers une Afrique en paix et prospère au service de ses populations".
Pour Moussa Faki Mahamat, la présente session du COREP marque évidemment le point de départ de ce processus, notant que "du bon déroulement" des travaux délibératoires "dépendra, dans une large mesure, le succès de la session ministérielle et celui du sommet" des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA.
Le président de la CUA a insisté sur la nécessité de redoubler les efforts et de joindre les énergies pour que 2018 marque aussi des avancées décisives sur la voie de la paix, du développement et du bien-être pour les pays et les peuples africains.
Selon Faki Mahamat, les présentes assises du COREP et celles à venir du Conseil exécutif et du sommet des chefs d’Etat et de gouvernement de l’UA "devraient marquer des jalons importants dans notre quête d’une intégration économique et d’une unité plus poussées, en phase non seulement avec les aspirations des promoteurs du panafricanisme et de nos peuples, mais aussi avec les exigences de l’heure".
Revenant sur le choix du thème de l’année 2018 qui a pour toile de fond la lutte contre la corruption, Faki Mahamat a affirmé que "la pertinence de ce choix est évidente, eu égard à l’ampleur du fléau de la corruption sur le continent et à ses effets dévastateurs pour le développement économique, corrosif pour la cohésion sociale et déstabilisateurs pour l’ordre politique".
Evoquant la réforme institutionnelle de l’UA, il a soutenu que l’aboutissement de cette réforme "est le gage d’une efficacité accrue de notre Union, pour en faire un outil capable de porter nos ambitions et de les traduire dans les faits. Il est la condition de notre indépendance financière, elle-même garante d’une maîtrise de notre destin, de notre souveraineté décisionnelle".
Et d’affirmer que "sans son indépendance, l’Afrique n’est rien du tout, avec l’indépendance, elle peut être tout!", soulignant que "l’histoire nous jugera sévèrement si cette réforme devait manquer à ses promesses, d’autant que nous ne divergeons pas sur la direction à prendre. Après tout, nous sommes tous animés par la même conviction panafricaine".
Les travaux du 30e Sommet de l’UA ont ainsi débuté avec la 35e session ordinaire du COREP, qui se poursuivra jusqu’à mardi, préparatoire aux travaux de la 32e session ordinaire du Conseil exécutif (25-26 janvier) qui examinera les différentes questions stratégiques inscrites à l’ordre du jour de la 30e session ordinaire de la Conférence des chefs d´Etat et de gouvernement de l'UA (28-29 janvier), qui se tient sous le thème "Gagner la lutte contre la corruption: un chemin durable vers la transformation de l'Afrique".