«L'annulation de l'accord de pêche entre l'Union européenne et le Royaume du Maroc, décidée mercredi dernier, va encore déstabiliser la flotte de pêche européenne», estiment les pêcheurs portugais dans un communiqué.
«Si l'annulation, pour l'instant suspendue pour deux mois, entre en vigueur, le Portugal perdra l'accès à 2 060 tonnes d'espèces pélagiques, ainsi qu'à 14 licences palangrières dans la catégorie artisanale et 4 dans la catégorie Démersal», soulignent-ils.
Les pêcheurs portugais expliquent que «lors de la création des zones économiques exclusives (ZEE), les flottes de pêche européennes, y compris portugaises, ont perdu le droit de travailler à moins de 200 milles marins des côtes des pays tiers. Cela signifie qu'elles perdent l'accès aux zones de pêche qu'elles utilisaient jusqu'alors ou qui, du moins, faisaient partie de leur histoire de pêche».
Le communiqué précise que «les seuls mécanismes dont disposent les flottes européennes pour continuer à opérer dans les ZEE des pays tiers sont les accords de pêche, désormais appelés accords de partenariat pour une pêche durable (APPS) que l'UE tarde à négocier, impose des conditions que ses concurrents n'imposent pas, et les laisse souvent expirer sans renouvellement».
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Malheureusement, regrette l'Association, «la décision du Tribunal de l'Union européenne fragilise davantage le système APPS comme alternative pour les pêcheurs européens».
«Outre la perte directe de possibilités de pêche, qui sont actuellement utilisées pour des échanges permettant de renforcer les quotas nationaux dans d'autres zones de pêche, la fin de l'accord avec le Maroc forcerait la relocalisation de plusieurs navires espagnols vers les eaux de la Péninsule ibérique, facteur de pression croissante sur les ressources de la région, ce qui aurait également des conséquences sur la pêche portugaise», ajoute l'Association des pêcheurs portugais.
Le tribunal de l'Union européenne a rendu le 29 septembre dernier son jugement en première instance concernant le recours en annulation des décisions du Conseil européen au sujet des accords agricole et de pêche avec le Maroc.
La juridiction européenne a décidé d'annuler ces décisions "en maintenant leurs effets pendant une certaine période afin de préserver l'action extérieure de l'Union européenne et la sécurité juridique de ses engagements internationaux", indique le communiqué de presse du tribunal rendant compte de ce jugement.