Annoncé par le roi Mohammed VI dans son discours à l’occasion de l’ouverture de la session d’automne de cette quatrième année législative du parlement, le programme intégré d’appui au financement des entreprises se met en place. En effet, cette nouvelle vision, qui s’articule autour «du financement de l’entrepreneuriat, de la coordination des actions d’appui, de l’accompagnement de l’entrepreneuriat au niveau des régions et l’inclusion financière des populations rurales», est déjà une réalité sur le terrain. En témoignent la dynamique sociale aussi bien dans le monde rural que le milieu urbain et l’espoir l’accompagnant en vue de créer des richesses et une harmonie avec le nouveau modèle de développement.
L’objectif principal est de permettre aux porteurs de projets de contracter un emprunt. Cette question est «une urgence pour le pays et pour l’Afrique entière», affirme le ministre de l’Economie, des Finances et de la Réforme de l’administration, Mohamed Benchaâboun, qui souligne que cette formule est de nature à libérer les énergies en vue de servir le royaume et le continent.
Au centre de ce programme intégré d’appui et de financement des entreprises, le monde rural tient le haut du pavé avec une enveloppe budgétaire de pas moins de deux milliards de dirhams, a révélé l’argentier du royaume dans une interview accordée à l’hebdomadaire Jeune Afrique dans sa dernière livraison. L’accent a été mis sur le monde rural pour pallier un déficit en matière d’infrastructures, puisque seulement 25.2 % des communes rurales disposent aujourd’hui d’un point d’accès aux services financiers, contre une couverture presque totale dans le milieu urbain.
La formule mise en place passera par des emprunts bancaires. Ainsi, une garantie de 80% du crédit plafonné à 1.2 million de dirhams sera accordée par la caisse centrale de garantie dans le cadre de son nouveau produit Damane Intelak Al Moustatmir Al Qaraoui. De même, les projets concernant le monde rural bénéficieront d’un taux plus faible, fixé à 1.75% grâce à un refinancement par le fonds Hassan II à 0%, a précisé l’argentier du royaume. Ce taux sera de 2% dans les villes. Le programme, a expliqué le ministre, est lancé au profit des TPE, des PME, des jeunes porteurs de projet, des entreprises innovantes et des auto-entrepreneurs qui ne sont pas habitués à la consommation des services bancaires. A ce propos, le secteur bancaire contribuera à hauteur de 37.5% du fonds d’affectation spécial de huit milliards de dirhams créé par la loi de Finances 2020 et dévolu à l’appui et au financement de l’entreprenariat. Et le ministre de souligner que «la réussite du projet passe essentiellement par l’instauration, au niveau de chaque région, de comités pour la coordination et le suivi de la mise en œuvre des mesures et des actions de facilitation d’accès au financement bancaire».
La dimension africaine de cette révolution royale réside dans l’appui du programme aux entreprises exportatrices à destination de l’Afrique. L’objectif est de créer «la prospérité partagée». En ce qui concerne les indicateurs permettant d’évaluer ce plan, le ministre a précisé qu’un reporting mensuel serait adressé au Roi Mohammed VI. Car, a-t-il ajouté, un système de suivi et d’évaluation a été mis en place pour veiller à la concrétisation des objectifs.