El Othmani est en colère contre certains de ses ministres et il le leur a bien signifié lors de la réunion, jeudi, du conseil de gouvernement. D’après le quotidien Al Ahdath Al Maghribia, qui rapporte l’information dans son édition du week-end des 15 et 16 décembre, ce sont les multiples réclamations des parlementaires des deux Chambres contre les ministres qui ont, encore une fois, mis hors de lui le chef du gouvernement.
El Othmani a ordonné fermement à ses ministres, souligne le journal, de se présenter aux réunions du Parlement, que ce soit aux questions orales, aux séances plénières ou lors des débats en commissions. L’absentéisme des ministres n’est pas nouveau, souligne le journal, c’est même un fait récurrent, et les parlementaires, particulièrement de la deuxième Chambre, ne cessent de s’en plaindre. Mais c’est la première fois que cela fait l’objet d’un point à l’ordre du jour du conseil de gouvernement, affirme le journal citant des sources de l’Exécutif.
Ce qui explique la réaction ferme du chef du gouvernement. Ce dernier, note le journal, a encore une fois appelé ses ministres, cette fois en des termes plus diplomatiques, à «réagir positivement avec le Parlement». Le chef du gouvernement a ainsi incité les membres de son équipe à être plus assidus lors des questions orales au Parlement, aux séances plénières et pendant les réunions des commissions.
Il a également appelé ses ministres à répondre à toutes les questions écrites qui leur sont adressées et à y porter une attention particulière. «Il faut que nous collaborions, en tant que gouvernement, plus activement avec l’institution parlementaire qui joue un rôle important», a notamment insisté El Othmani au début de la réunion hebdomadaire du conseil de gouvernement, jeudi dernier.
Cela d’autant que l’Exécutif, a notamment précisé El Othmani, vient de déposer plusieurs projets de loi importants au Parlement et s’apprête à en faire de même pour d’autres. Ces textes auront une incidence majeure sur la situation économique et sociale des citoyens, a-t-il affirmé. Il s’agit de projets de loi structurants que le gouvernement tentera de mettre en œuvre, une fois adoptés au Parlement, pour faciliter la vie aux citoyens et à l’entreprise. La présence des membres du gouvernement est donc requise lors du débat de ces textes.
Par ailleurs, rappelle Al Ahdath Al Maghribia, les parlementaires, aussi bien de la majorité que de l’opposition, se sont beaucoup plaints de l’absence des membres du gouvernement lors des débats du projet de Loi de finances 2019. La plupart des ministres, souligne le journal, se sont limités à présenter et à défendre le budget sectoriel de leur département pour s’éclipser tout de suite après, laissant les élus face à deux ministres, celui des Finances et celui chargé des relations avec le Parlement, notamment lors de l’examen de la deuxième partie du PLF.