Abdeslam Ahizoune: il détient le record de la longévité à des postes à responsabilité

Abdeslam Ahizoune, président du directoire de Maroc Telecom.

Revue de presseAbdeslam Ahizoune a battu tous les records de longévité à la tête de Maroc Telecom et de la présidence de la Fédération royale marocaine d’athlétisme. Pourtant, il n’a cessé de cumuler les échecs. Cet article est tiré d’une revue de presse d’Assabah.

Le 11/10/2024 à 22h28

26 ans à la tête de Maroc Telecom et 18 ans comme président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme (FRMA), Abdeslam Ahizoune n’a rien à envier aux patrons d’entreprises situées dans des pays où il n’y a pas d’élections.

Cet ingénieur de l’école supérieure des télécommunications de Paris a été nommé directeur des télécommunications au sein du ministère des Postes et des télécommunications en 1983. Il n’a pas attendu longtemps avant d’être promu directeur général de l’Office national des Postes et télécommunications (ONPT), rapporte Assabah du week-end (12 et 13 octobre).

Dans la même période, il a été nommé ministre des Postes et des télécommunications respectivement dans les gouvernements de Karim Lamrani et d’Abdellatif Filali. La libéralisation de ce secteur en 1997 a entrainé la division de l’ONPT en trois entités juridiques distinctes: Itissalat Al-Maghrib (Maroc Telecom), Barid Al-Maghrib et l’Agence nationale des techniciens de télécommunications.

C’est la période au cours de laquelle Abdeslam Ahizoune a été nommé directeur général de Maroc Telecom avant d’en devenir président du directoire en 2001. Une ascension fulgurante, certainement liée au fait que ce secteur était souvent confié aux dirigeants d’un parti politique.

Parallèlement, «l’homme fort» des télécoms est également président de la Fédération royale marocaine d’athlétisme qu’il dirige depuis 2006. Depuis, il a été reconduit «tacitement» et à «l’unanimité» à la tête de la FRMA sauf lors de la dernière assemblée générale au cours de laquelle il a été rudement concurrencé par l’athlète mondial Hicham El Guerrouj lors d’une élection vivement contestée.

Son bilan à la tête de la FRMA d’athlétisme est inversement proportionnel aux compétences que lui attribuent ses affidés, puisque le Maroc a raté trois championnats du monde (2009, 2011, 2013) et les JO de 2012. L’athlétisme marocain est aujourd’hui sous perfusion et tous ses résultats reposent sur «les pieds» du champion des 3.000 mètres steeple Soufiane El Bekkali, relaie Assabah. C’est peu, très peu pour un président qui dirige l’athlétisme depuis plus de 18 ans et qui devrait avoir formé plusieurs générations d’athlètes mondiaux. Mais comme dirait l’autre, au Maroc, on ne change pas l’équipe (ou le président) qui perd.

Par Hassan Benadad
Le 11/10/2024 à 22h28