Des documents révèlent qu’Abdelilah Benkirane bénéficie de deux retraites dorées. Le gouvernement lui a versé près de 1.400.000 dirhams depuis qu’il a été démis de ses fonctions en mars 2017. Un dahir signé par ordre par le ministre de l’Economie et des finances octroie à Benkirane une retraite exceptionnelle d’un montant mensuel net de 70 000 dirhams. L’article 2 de ce dahir prévoit le versement de cette retraite chaque fin de mois en tant que complément d’une pension civile que perçoit Benkirane. Ce dernier a omis de signaler qu’il bénéficie d’une deuxième pension. Le quotidien Al Akhbar, qui rapporte ces informations dans son édition du lundi 11 février, précise que la pension civile n’est pas liée à ses fonctions gouvernementales et parlementaires. Le dahir révèle toutefois que Benkirane cumule deux retraites qui sont financées par le budget de l’Etat.
Le chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, avait adressé dès mars 2017 une lettre au ministre de l’Economie et des finances ainsi qu’au ministre délégué chargé de la fonction publique, dans laquelle il leur demandait de régulariser la situation financière de Benkirane. Le gouvernement lui a versé 1.400.000 dirhams jusqu’à la fin de l’année dernière, soit un montant mensuel net de 70.000 dirhams. Cette retraite dorée de Benkirane avait soulevé un tollé général au sein de l’opinion publique. D’autant que c’est lui, lorsqu’il était chef du gouvernement, qui s’est empressé de faire approuver la réforme des retraites des fonctionnaires. Pis encore, c’est toujours lui qui a enterré des propositions de loi pour supprimer la retraite des ministres, oubliant ainsi qu’il avait brandi la faillite des caisses de retraite pour augmenter les cotisations et rallonger l’âge de la retraite des fonctionnaires.
Très mal en point, Benkirane a tenté de justifier l’injustifiable en se cachant derrière la personne du roi: «C’est Sidna qui est l’origine de cette retraite exceptionnelle», accusant ses détracteurs d’être irrévérencieux. Il était, dit-il sans aucune gêne, dans une situation financière critique après son départ du gouvernement. Pourtant, avant son arrivée à la tête de l’Exécutif, il était à la tête de plusieurs sociétés et écoles privées enregistrées à son nom jusqu’en 2015. Il a, en outre, été député pendant 14 ans en percevant un salaire mensuel de 40.000 dirhams auquel il faut ajouter la rémunération mensuelle de 100.000 dirhams qu’il a perçue pendant cinq ans.