Le ministère algérien des Affaires étrangères a déploré, ce mercredi, "l'incapacité du Haut commissariat aux réfugiés à aboutir à une solution". «En dépit de toutes les dispositions prises pour accueillir ce groupe de migrants, le HCR n’a pas été en mesure d’aboutir à une solution», a en effet déclaré le porte-parole du MAE algérien, Abdelaziz Benali Chérif. "Devant cette situation regrettable, l'Algérie se voit contrainte de lever provisoirement le dispositif mis en place pour leur accueil et leur prise en charge et ce, dans le respect des règles et de la pratique internationales en la matière", a-t-il déclaré dans un communiqué diffusé via l'agence de presse algérienne APS.
Cette sortie du MAE algérien intervient trois jours après qu'Alger a claironné sa décision d'"accueillir, à titre humanitaire, les réfugiés syriens" déployant, lundi dernier, au niveau du point frontalier Beni Ounif, un dispositif constitué de représentants du MAE algérien, d'éléments de la gendarmerie et de la protection civile accourus sous le regard des caméras de télévision et autres objectifs pour "immortaliser" cette mise en scène en apparence "humanitaire" mais dégageant des relents de propagande viscéralement anti-marocaine.
En effet, plus d'un mois et demi s'est écoulé depuis que les autorités algériennes se sont débarrassées inhumainement d'une cinquantaine de réfugiés syriens à sa frontière ouest avec le Maroc. Elles continuent de se jouer de leur détresse en en faisant cyniquement un instrument d'autopromotion dont personne n'est dupe.
Le 1er juin, Alger annonçait, via le porte-parole de son MAE sa décision d'"accueillir, à titre humanitaire, un groupe de ressortissants syriens, dont une femme enceinte et des enfants, bloqués depuis le 17 avril dernier à Figuig au Maroc".
Une décision qui n'était pas sans soulever la question de sa finalité tellement elle sonnait faux. De quelle logique et du haut de quelle irresponsabilité Alger peut-elle donc décider d'"accueillir" des ressortissants syriens qu'elle a elle-même conduits à bord de camions de l'ANP (Armée nationale populaire) vers un no man's land situé à sa frontière ouest avec le Maroc, entre le secteur de Figuig et la région de Béchar, dans la nuit du 17 au 18 avril dernier?
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Le Maroc avait alors dénoncé, via le MAECI et le ministère de l'Intérieur, le traitement "inhumain" infligé par les autorités algériennes aux ressortissants syriens conduits manu militari dans une zone inhospitalière où la température frôle les 40 degrés, et qui plus est peuplée de scorpions et de reptiles. Les images de cet acte indigne ont été immortalisées par les Forces armées royales, elles sont toujours là pour témoigner de la cruauté d'un régime algérien sans foi ni loi.
Mais passons, car le cynisme du régime algérien ne s'arrête pas au stade de cet acte de déportation savamment planifié. Après avoir claironné sur tous les toits sa décision d'"accueillir" les ressortissants syriens, au total une cinquantaine arrivés en deux groupes, les autorités algériennes veulent aujourd'hui faire croire que leurs homologues marocaines empêcheraient ces réfugiés de traverser la frontière. Une véritable mise en scène a été organisée lundi 5 juin du côté algérien du poste frontalier de Beni Ounif, où selon les médias algériens, "une délégation de représentants du ministère des Affaires étrangères et du Croissant rouge algérien les attendait pour leur prise en charge de l'autre côté de la frontière du Maroc". Visiblement, le plan avait été bien ficelé par les services algériens.
Seulement voilà, la ficelle était trop grosse pour passer inaperçue. Pourquoi les autorités algériennes insistent-elles pour que les ressortissants syriens soient acheminés via le poste Beni Ounif dès lors que ces derniers peuvent regagner le sol algérien où ils se trouvaient déjà! Les réfugiés syriens n'ont qu'à reprendre le chemin en direction de l'endroit (à moins d'un kilomètre) où les militaires algériens les ont conduits. Les autorités marocaines ne les empêcheraient pas.Vraisemblablement les autorités algériennes pensaient que l'entrée des Syriens via le poste de Beni Ounif ferait croire à l'opinion publique internationale que les quarante réfugiés se trouvaient sur le sol marocain et non en Algérie, d'où ils ont été repoussés dans la nuit du 17 au 18 avril dernier.
Peine perdue. La mise en scène orchestrée lundi dernier à Beni Ounif a fait pschitt! Les caméramans qui devaient accompagner cette mascarade ont dû s'en retourner les mains vides, autant que les représentants du MAE, la gendarmerie, la protection civile et tout leur attirail.
Il apparaît donc à l'évidence qu'Alger était moins mue par des considérations "humanitaires" que par la volonté de mettre dans l'embarras les autorités du Maroc. Pays qui n'a de leçon à recevoir de personne en matière d'hospitalité et d'accueil des migrants, tellement cette culture est inhérente à l'identité du royaume, autorités et peuple confondus.