Il aura fallu pas moins de deux heures et demie avant que les esprits ne se calment ce mercredi 9 octobre au Conseil de la ville de Rabat et que la séance programmée ne soit levée. Et pour cause: des affrontements verbaux et physiques entre membres de la majorité (menée par le Parti de la justice et du développement) et leurs rivaux au sein de l’opposition, composée de conseillers du Parti authenticité et modernité, rapporte Assabah dans son édition de vendredi 11 octobre.
Echanges d’insultes, accusations réciproques, provocations mutuelles et même agressions physiques et jets de bouteilles… Tout y passé.
Tout a commencé par des protestations exprimées par des représentants du quartier El Mellah dans la médina de la capitale qui accusaient le Conseil de lenteurs dans la protection de certaines maisons menaçant ruine, au risque que celles-ci ne s’écroulent sur leurs habitants. Ils revendiquaient plus de rapidité dans l’exécution des chantiers en cours. Revendication à laquelle le maire de la ville, l’islamiste Mohamed Seddiqi, a répondu par de nouvelles promesses.
Le cours des événements lui a échappé quand la colère des concernés a monté. Se posant en porte-parole de la population lésée, les groupes de l’opposition ont multiplié les accusations contre la mairie.
C’est ainsi que la majorité pjdiste a été traitée de tous les noms: corrompus, dilapidateurs des deniers publics, déstructeurs des institutions publiques et constitutionnelles… Même les femmes du parti islamiste n’ont pas été épargnées et ont été traitées de femmes faciles. Le maire, lui, a été notamment accusé d’avoir dépensé plus d'1 million de dirhams en voyages injustifiés. «Ce dernier a eu beau tenter de rappeler ses adversaires à l’ordre et de les inciter à revenir à l’ordre du jour, rien n’y a fait. Et le pire s’est produit par la suite», indique Assabah.