Le360: Vous avez disparu depuis pas mal de temps. Pourquoi?Loubna Abidar: J'étais prise par des occupations personnelles. Je m'attelais aussi à peaufiner mon français et j'avais des soucis quant à mes papiers pour résider en France. Des questions que je devais régler pour être aussi bien moralement que physiquement.
Sinon, quoi de neuf?En plus de deux films que j'ai tournés en France, j'ai joué dans une série qui est actuellement en montage. J'ai également tourné, avec un jeune cinéaste marocain, un court-métrage dans lequel il y a des scènes très osées. Cela va être une grande surprise.
Pourquoi avez-vous refusé un rôle proposé par le réalisateur Mohamed Frites?A dire vrai, je ne connais pas Mohamed Frites, mis à part ses posts sur Facebook, dans lesquels il attaque violemment des artistes. Je n'ai jamais vu aucune de ses oeuvres. Si je veux un jour tourner au Maroc, j'opterais plutôt pour des cinéastes tels que Noureddine Lakhmari, Narjiss Nejjar ou encore Faouzi Bensaidi.
Le long métrage de Nabil Ayouch Much Loved (Zine li fik) semble vous coller à la peau au point d'éclipser tout votre récent travail... S'il y a une raison à cela, c'est que j'ai excellé dans mon rôle. Et je crois qu'à travers ce film, j'ai laissé mon empreinte.
Y a-t-il un prix que vous avez payé pour ce rôle?Quand vous êtes issue d'un milieu conservateur et que vous vivez dans un cadre hypocrite, il n'est pas étonnant que vous soyez l'objet du qu'en-dira-t-on. Mais, aujourd'hui, par la grâce de Dieu, je suis immunisée contre toutes ces futilités.
Vous avez tenté plus d'une fois de vous suicider ...Même aujourd'hui, je ne sais pas ce qu'il se passe. Je jouais des rôles moyennant des sommes modiques. C'est bien d'avoir de l'argent, d'être à l'abri du besoin... Mais ce n'est pas suffisant. J'ai eu de gros cachets grâce à des rôles que certains ont considéré comme "inappropriés". Mais moi, j'ai envie de dire à ces gens-là, si vous n'aimez ce que je vous fais, allez regarder ailleurs et laissez-moi en paix. Et je leur promets qu'il y aura bientôt des oeuvres encore plus osées.
Quel est votre problème avec Younes Boulmani?Il a dit qu'il avait honoré le Maroc. Je ne sais pas où et quand. Sa chanson ("hta lgit litbghini"), on l'a encouragée, on l'a partagée... Pour l'encourager... Après cela, il m'attaque avec des paroles hors propos. Ce type, sans réelle référence, a osé franchir un pas. Et moi, par les prix que j'ai remportés, les festivals auxquels j'ai participé...je considère que j'honore mon pays.
Et Saâd Lamjarred?Je ne l'ai jamais rencontré à Paris. Je ne crois pas que lui et moi serons un jour des amis. Nous ne sommes pas sur le même niveau. Il est un cran au dessus...Il a son propre style et j'ai le mien. Quant à ses déboires judiciaires, je suis une artiste et je sais pertinemment ce qui ce qui se passe dans les coulisses. C'est pour cela que j'estime qu'il ne faut pas le juger hâtivement.