Juliette Binoche: "L’histoire de ma famille est liée au Maroc"

Le sourire angélique de Juliette Binoche.

Le sourire angélique de Juliette Binoche. . Brahim Taougar - Le360

Bruno Dumont a accueilli, samedi, au Palais des congrès, la splendide Juliette Binoche, toute de charme et de douceur.

Le 02/12/2013 à 10h45

Bruno Dumont a accueilli, samedi, au Palais des congrès, la splendide Juliette Binoche, toute de charme et de douceur. La grandeur de cette actrice qui ne manque de crever l’écran et les âmes à chacune de ses apparitions au cinéma et qui a joué avec les plus grands, a été rappelée au travers d’une belle rétrospective où le public a pu la revoir dans le "Rendez-vous" d’André Téchiné, "Fatale" de Louis Malle, "Caché" et "Code inconnu" de Michael Haneke, "Le voyage du ballon rouge" de Hou Hsiao-hsien, ou encore le chef-d’œuvre de l’inoubliable trilogie de la Krzysztof Kieslowski, "Bleu", magnifiquement portée par Juliette Binoche qui fit, dès la fin de ce voyage à travers les plus beaux souvenirs qu’elle a offert au cinéma et au cinéphile, son entrée sur scène pour achever de faire de cette cérémonie d’hommage un poignant moment d’émotion et de partage.

L’hommage poignant de Bruno Dumont

Bruno Dumont a eu alors des mots d’une rare intensité pour l’héroïne à la quelle il avait confié le premier rôle, poignant, de son chef-d’œuvre, "Camille Claudel 1915" : "Tu as l’un des plus beaux visages de cinéma, si beau parce que si humain", a commencé par dire le réalisateur, avant d’ajouter : "Tu es grande, Juliette par ton jeu, mais aussi par un mystère plus profond qui te recouvre. Ce mystère qui nous comble, c’est la grâce. C’est elle qui souffle sur toi. Au fond tu es ce qu’est une actrice de cinéma : de la grâce, encore de la grâce, toujours de la grâce".

Les larmes de Juliette Binoche

Juliette Binoche, touchée par les mots de Bruno Dumont et émue par l’accueil chaleureux du public de Marrakech, a eu à son tour des mots qui ont bouleversé l’assemblée : "L’histoire de ma famille est liée à ce pays. Mon père a grandi à Tiznit et à Agadir, et a vécu ici, à Marrakech. Il a parlé arabe avant de parler Français, ce qui a mis ma grand-mère en émoi. Mon grand-père qui était un acteur amateur est enterré ici, sur votre terre quelque part. Car les tremblements de terre ont effacé les traces du passé". Des confidences qui ont fait frémir le public dont les larmes ont dû couler avec celles de cette merveilleuse artiste et saisissante femme qui n’a pu cacher son trouble lorsqu’elle a prononcé ses dernières phrases de toute beauté, d’une force fulgurante : "Mon désir premier, mon désir d’enfant était d’être proche de vous. C’est une trace fondamentale de ma nostalgie. Un jour peut-être l’unité retrouvée pourra enfin se réaliser. Je n’ai trouvé que ce moyen : être actrice. Car je le sens quand je joue, c’est fragile, c’est tangible mais si certain. En attendant de vous retrouver un jour, je vous salue comme je t’aime".

Par Bouthaina Azami
Le 02/12/2013 à 10h45