La coalition militaire arabe, dirigée par l'Arabie saoudite, mène depuis mars une campagne de frappes aériennes au Yémen voisin contre les positions des rebelles Houthis, issus de l'importante minorité chiite zaïdite. Partis de leur bastion dans le nord du Yémen, ces rebelles ont pris, depuis juillet 2014, le contrôle de vastes régions du pays, notamment de la capitale Sanaa.
"La phase militaire de cette campagne touche à sa fin, les forces de la coalition ayant établi une position militaire dominante dans le pays", a indiqué Hammond à l'issue d'entretiens à Ryad avec le roi Salmane et d'autres membres de la famille royale. Hammond a indiqué que ses entretiens en Arabie saoudite ont été dominés par la nécessité d'"accélérer les discussions politiques" entre les protagonistes au Yémen et d'amener les rebelles Houthis et leurs alliés, à se joindre aux négociations et à des "pourparlers sérieux".
Pour sa part, le ministre saoudien des Affaires étrangères, Adel al-Jubeir, a estimé, lors d'une conférence de presse avec son homologue britannique, que la campagne de la coalition semble être en train de s'achever et s'est dit optimiste sur l'issue des pourparlers inter-yéménites.
Ces déclarations interviennent alors que l'ONU cherche à relancer les efforts diplomatiques en vue de régler la crise dans le pays. Son émissaire au Yémen, Ismaïl Ould Cheikh Ahmed, a annoncé vendredi devant le Conseil de sécurité qu'il préparait la tenue de négociations entre les parties en conflit. Il a confirmé que les rebelles houthis et leurs alliés parmi les partisans de l'ancien président Ali Abdallah Saleh "ont désormais clairement dit qu'ils étaient disposés à appliquer la résolution 2216, y compris un retrait négocié des principales villes" dont ils se sont emparés et "la remise à l'Etat de toutes les armes lourdes" saisies.
Le gouvernement du président yéménite Abd Rabbo Mansour Hadi a annoncé, de son côté, "qu'il enverrait une délégation pour participer aux négociations de paix". Pour les Nations Unies, la résolution 2216 est la base des négociations mais il s'agit d'un "accord-cadre" et il revient aux parties yéménites d'en préciser les modalités d'application, a-t-il souligné.
Conflit dévastateurDeux tentatives de réunir les parties yéménites autour d'une table des négociations ont déjà échoué, en juin et en septembre, tandis que le conflit a fait plus de 5.000 morts et 25.000 blessés depuis fin mars, selon l'ONU. Sur le terrain, les forces pro-gouvernementales étaient en difficulté mercredi à Taëz (sud-est) et peinent à progresser dans le centre du pays après avoir reconquis cet été cinq provinces du sud.
Selon des sources militaires, des avions de la coalition arabe sous commandement saoudien ont largué des armes et des munitions à des combattants progouvernementaux à Taëz, assiégés par les rebelles houthis. "Les avions de la coalition ont parachuté trois cargaisons d'armes et de munitions pour venir en aide à nos combattants dans le sud-ouest de Taëz", a déclaré une source militaire à l'AFP.
Ces armes de la coalition, qui est intervenue au Yémen fin mars, sont destinées aux combattants de la "Résistance populaire", qui regroupe d'anciens militaires, des combattants tribaux, des autonomistes sudistes et des islamistes, engagés contre les rebelles houthis.
Ces rebelles, soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ancien président, assiègent depuis des semaines à Taëz, troisième ville du Yémen, les combattants gouvernementaux qui peinent à progresser dans le centre du pays après avoir reconquis cet été cinq provinces du sud.