Yémen: 22 soldats émiratis tués dans une explosion à l'est de Sanaa

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Vingt-deux soldats des Emirats arabes unis ont été tués ce vendredi 4 septembre, par une explosion dans un entrepôt de munitions au Yémen, le bilan le plus lourd en six mois d'engagement au sein d'une coalition arabe dans ce pays, selon des sources émiraties et yéménites.

Le 04/09/2015 à 13h54

L'armée émiratie avait jusque-là fait état de la mort au Yémen d'au moins huit soldats depuis mars, dont trois le 8 août. La coalition arabe a été mise en place en mars par l'Arabie saoudite pour soutenir le président du Yémen voisin, Abd Rabbo Mansour Hadi, contre les rebelles chiites Houthis. Issus de la minorité zaïdite chiite, les rebelles Houthis étaient partis il y a plus d'un an de leur fief de Saada, dans le nord du Yémen, s'emparant en janvier de la capitale Sanaa et progressant de manière fulgurante dans le sud du pays. Les forces loyalistes aidées des frappes de la coalition ont repris ces derniers mois les provinces du sud et tentaient à présent de reconquérir notamment la capitale Sanaa.

Vendredi, le commandement des forces émiraties a annoncé dans un bref communiqué publié par l'agence officielle Wam, la mort de "22 de ses vaillants soldats" au Yémen, sans préciser les circonstances exactes de leur mort. Mais, selon des sources militaires yéménites, une explosion "accidentelle" a fait vendredi matin plusieurs victimes, dont "des soldats de la coalition arabe", dans un entrepôt de munitions dans la province de Marib, à l'est de Sanaa.

L'explosion est survenue sur une base militaire dans la région pétrolière de Safer, à quelque 250 km à l'est de Sanaa, selon les sources militaires.

Des renforts militaires, dont des chars, des blindés, des lance-roquettes, des démineurs, des transports de troupes ainsi que des hélicoptères Apache, ont été convoyés cette semaine sur cette base par la coalition, ont indiqué les sources militaires. "Ces renforts en matériel mais aussi en hommes font partie des mesures prises dans le cadre de la contre-offensive des forces loyalistes et de la coalition pour avancer vers Sanaa", après avoir reconquis des provinces du sud, a expliqué l'une de ces sources, qui a requis l'anonymat.

Tir d'un missile TochkaPour leur part, les Houthis ont affirmé avoir tiré dans la matinée un missile balistique de type Tochka sur "un camp militaire à Safer", "tuant des dizaines d'officiers et de soldats parmi les mercenaires de l'agression saoudienne", en référence à la coalition arabe. Dans un communiqué cité par l'agence de presse Saba contrôlée par les Houthis, un responsable du ministère de la Défense à Sanaa a ajouté que l'attaque avait touché des Apache, détruit des blindés "émiratis" et "incendié des dépôts d'armes".

Cette attaque au missile est "la réponse aux crimes et à la guerre d'extermination menée par l'agresseur saoudien et ses mercenaires contre le peuple" yéménite, a ajouté ce responsable.

Le ministre de l'Intérieur du gouvernement Hadi, Abdo al-Houzaifi, interrogé par l'AFP, a lui affirmé que l'explosion à Safer était "accidentelle car les munitions étaient mal entreposées".

Une enquête est en cours sur cette explosion, survenue "près d'un campement de militaires émiratis, dont plusieurs ont été tués et d'autres blessés", a-t-il ajouté.

Poches de résistance

Ce sanglant incident a eu lieu alors que les forces loyalistes poursuivaient leurs opérations militaires contre les rebelles soutenus par des unités de l'armée restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh. "Les forces loyalistes, dotées de matériel militaire sophistiqué et appuyées par des hélicoptères Apache, ont bombardé dans la nuit des positions rebelles dans le sud et le centre de la province de Marib où les Houthis disposent de poches de résistance", a déclaré le ministre de l'Intérieur.

Les Emirats sont l'un des piliers de la coalition arabe qui a lancé notamment une campagne aérienne pour empêcher les rebelles chiites de prendre le contrôle de l'ensemble du Yémen.

En août, les Emirats ont révélé leur implication directe dans le théâtre des opérations au Yémen alors qu'ils étaient restés évasifs sur le déploiement de soldats au sol.

Le 04/09/2015 à 13h54