Dans le nord-ouest de la capitale, proche de la place Wagram, lieu de rassemblement, quelques affrontements ont éclaté en début d'après-midi entre manifestants et forces de l'ordre.
Des poubelles ont été incendiées, le mobilier urbain renversé et une voiture brûlée, a constaté un journaliste de l'AFP. De leur côté, les forces de l'ordre ont tiré des grenades lacrymogènes pour disperser les manifestants qui ne suivent pas le parcours autorisé.
"Le mouvement est mort, je le dis clairement, mais on est là car rien à perdre. C'est un peu un baroud d'honneur", a confié Michael, "gilet jaune" parisien de 43 ans.
Mobilisées en masse dans la capitale, les forces de l'ordre qui s'attendaient à une mobilisation plus importante -entre 4 et 5.000 personnes- ont procédé à de nombreux contrôles et interpellations avant même le début des rassemblements.
A 14h15, 193 personnes avaient été interpellées notamment pour port de "tournevis, piolet, pince coupante, couteaux", a annoncé la préfecture de police sur Twitter. Selon le parquet de Paris, 54 personnes étaient en garde à vue à 13h00.
"Pouvoir remplir son frigo dignement", "Demain le ciel sera jaune", clament les pancartes du second cortège. Partis dans le calme depuis la place de la Bourse, les manifestants -quelques centaines- doivent rallier la porte Champerret.
"Aujourd'hui, c'est un peu un test pour la suite mais le mouvement ne s'essouffle pas", affirment Pascale et Patrick, retraités et habitués du rond-point de Crolles entre Grenoble et Chambéry. Ils disent être là "en tant que parents et grands-parents": "on ne veut pas de ce monde-là pour nos enfants et petits-enfants, où cette oligarchie nous asservit. On est anticapitalistes, antisystème, anciens hippies et gilets jaunes".
C'est ce cortège que l'humoriste Jean-Marie Bigard a tenté de rallier autour de 10h00 avant de devoir fuir sous les huées des manifestants. Ce soutien médiatique des "gilets jaunes" s'est désolidarisé cette semaine d'une des figures du mouvement, Jérôme Rodrigues, qui avait assimilé les policiers à "une bande de nazis".
Chahuté, insulté, Jean-Marie Bigard s'est réfugié un moment dans un restaurant de la place expliquant qu'il s'agissait d'une "mauvaise interprétation". "Pendant un moment, les gens ont cru que je les lâchais ce qui est faux, c'est tout", a-t-il expliqué à la presse.
Né il y a presque deux ans, le 17 novembre 2018, le mouvement citoyen des "gilets jaunes", anti-élites et qui lutte pour davantage de justice fiscale et sociale, cherche son second souffle après une première année où il a agité la France, entre occupations de ronds-points et manifestations parfois violentes.
Sur les Champs-Elysées, où deux manifestations ont été interdites par la préfecture de police, un important dispositif policier était déployé et de nombreux commerçants ont barricadé leurs vitrines.
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"Il ne peut pas y avoir de destructions, de chaos sur les Champs-Elysées", a prévenu le préfet de police Didier Lallement lors d'un point presse en haut de l'avenue en tout début de matinée. Sans donner de chiffres globaux sur les effectifs mobilisés, le préfet a évoqué un dispositif "approprié", "important", avec notamment le déploiement de 160 motards des brigades de la répression de l'action violente (BRAV-M).
Didier Lallement a confirmé l'assistance, dès ce samedi, d'un "superviseur" pour chaque porteur de LBD afin d'aider "à la maîtrise et au bon usage" de cette arme, et le retrait des anciennes grenades à main de désencerclement (GMD) remplacées par un nouveau modèle, réputé moins dangereux, conformément aux annonces du ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin vendredi.
D'autres rassemblements sont prévus tout au long de la journée dans de grandes villes de France (Marseille, Toulouse, Lyon, Lille, Nantes, Nice, Bordeaux ou Strasbourg...) A Toulouse, qui a été un des bastions du mouvement, la manifestation a été interdite par les autorités locales, notamment en raison "des taux élevés de propagation de Covid-19".