Le service météorologique américain NWS a mis en garde contre un système orageux «extrêmement violent» mercredi soir, susceptible de «battre des records» et de provoquer «une pléthore de phénomènes météorologiques dangereux» dans plusieurs Etats du centre et du nord du pays, avec notamment des vents «dangereux», de la neige, des orages, des tornades et des risques d'incendie.
«Ces tempêtes auront le potentiel de produire des rafales de vent extrêmes pouvant atteindre 100 miles par heure (160 km/h, NDLR), ainsi qu'une ou deux tornades puissantes» dans l'Iowa et le Minnesota, a averti le National Weather Service, dont les agences locales ont exhorté les personnes à se mettre à l'abri.
Plus de 400.000 personnes étaient privées d'électricité dans plusieurs Etats mercredi soir, dont le Colorado, le Kansas, le Missouri et l'Iowa, selon le site Poweroutage.
Ces derniers évènements météorologiques surviennent quelques jours après que de violentes tornades ont frappé plusieurs Etats du centre et du sud, dont le Kentucky, où Joe Biden s'est rendu plus tôt mercredi.
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«Ces tornades ont tout dévoré sur leur passage», «les maisons, les entreprises, les lieux de culte, vos rêves, vos vies», a dit le président américain dans un court discours à Dawson Springs, l'une des localités les plus touchées.
Le gouvernement fédéral «va couvrir à 100% le coût des travaux de déblaiement pendant trente jours», a-t-il promis. «Gardez la foi. Nous allons y arriver, je vous le promets. (...) Personne ne vous laissera tomber.»
Joe Biden, après avoir survolé une zone sinistrée, a visité Mayfield, autre petite ville dévastée par la tornade qui a traversé vendredi cet Etat rural et conservateur, y faisant au moins 74 morts.
Pendant ces deux visites, le président s'est arrêté à plusieurs reprises, pour discuter avec une femme assise dans les décombres d'un bâtiment, pour prendre dans ses bras un sinistré ou pour s'entretenir avec une jeune fille portant un drapeau américain.
Autour de lui, des bâtiments effondrés, des amas de briques, de branchages, de tôle, où s'activaient des engins de chantier et des ouvriers vêtus de jaune fluo.
«Ce que j'ai vu, c'est un groupe de gens incroyables qui se rassemblent, qui s'entraident. Et qui sont pleins d’espoir», a-t-il dit aux journalistes.
Lors d'une réunion avec des responsables locaux dans un hangar où étaient stockés des vivres et des bouteilles d'eau, le président a lancé: «il n'y a pas de tornades rouges ou de tornades bleues», en référence aux couleurs respectives du parti républicain et du parti démocrate, le sien.
EmpathieDans ce phénomène météorologique exceptionnel, qui a aussi fait au moins quatorze victimes dans le Tennessee, l'Illinois, le Missouri et l'Arkansas, Joe Biden trouve une rare occasion d'unité nationale, lui qui avait promis pendant sa campagne de rassembler une Amérique profondément divisée.
Le président américain ne se rend pas en terre conquise, politiquement parlant: si le Kentucky a un gouverneur démocrate, l'Etat a donné une très large majorité au républicain Donald Trump lors de l'élection de 2020. Et lors de sa visite mercredi, les journalistes ont aperçu un drapeau au nom de Trump sur un pick-up.
Joe Biden avait pris soin, avant son départ, de ne pas politiser la visite et il est d'ailleurs resté dans un registre qui lui est familier: celui de l'empathie et du réconfort.
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Le président était coiffé d'une casquette de la «fondation Beau Biden», en hommage à son fils emporté par le cancer à 46 ans. Une manière de rappeler qu'il a lui-même traversé des épreuves: ce deuil et la mort en 1972 de sa première épouse et de leur fille encore bébé.
«Le président voit les gens à travers la tragédie qu'ils vivent -la douleur d'avoir perdu des proches, d'avoir perdu leur maison. (...) Il les voit comme des êtres humains, pas comme des personnes ayant des attaches partisanes», a dit mardi sa porte-parole Jen Psaki, ci-dessous à partir de la minute 51:18:
Joe Biden a évoqué avec de grandes précautions un lien entre ces tornades et le changement climatique, alors qu'en septembre, en constatant les ravages de la tempête Ida à New York et dans le New Jersey, il avait parlé d’«alerte rouge» climatique et saisi l'occasion de vanter ses grands projets d'investissements.
«Nous devons être très prudents. Nous ne pouvons pas dire avec une certitude absolue que c'est lié au changement climatique», a-t-il dit lundi, qualifiant seulement les tempêtes du vendredi précédent d’«inhabituelles».