Les manifestations contre les restrictions sanitaires ont de nouveau tourné à l'émeute samedi soir aux Pays-Bas, notamment à La Haye où plusieurs policiers ont été blessés, au lendemain de violences à Rotterdam (sud-ouest) où 51 personnes ont été arrêtées et trois blessées par balle.
A La Haye, ville où siège le gouvernement néerlandais, des policiers en tenue anti-émeute ont chargé des groupes de manifestants qui leur jetaient des pierres et des objets divers dans un quartier populaire, et ont utilisé un canon à eau pour éteindre des vélos en feu à une intersection très fréquentée. Cinq policiers ont été blessés et au moins sept personnes arrêtées.
Des violences ont également éclaté à Urk, petite ville protestante du centre du pays, et dans plusieurs localités de la province du Limbourg (sud).
Les Pays-Bas ont réintroduit la semaine dernière un confinement partiel pour faire face à une flambée de cas de Covid-19, avec une série de restrictions sanitaires touchant notamment le secteur de la restauration, qui doit fermer à 20H00. Le gouvernement projette désormais d'interdire certains lieux aux non-vaccinés, notamment les bars et les restaurants.
"Les gens protestent contre le confinement et la 2G" qui autorise les seuls vaccinés ("geimpft") et guéris ("genesene") à accéder à certains lieux publics, a déclaré à l'AFP Ferdi Yilmaz, propriétaire d'une pizzeria à La Haye. "Ils sont en colère", ", a-t-il ajouté, accusant des policiers d'avoir traîné plusieurs personnes hors de sa boutique, brisé la vitre de la porte d'entrée et de l'avoir frappé sur la main "sans raison".
En Autriche, plus de 40.000 personnes se sont réunies à Vienne samedi, à deux pas de l'ancien palais impérial de la Hofburg pour dénoncer "la corona-dictature" et le "fascisme", à deux jours de l'entrée en vigueur d'un nouveau confinement jusqu'au 13 décembre.
Parmi ceux appelant à la "résistance", Katarina Gierscher a fait six heures de route depuis sa province du Tyrol pour venir manifester. "Ce n'est pas normal qu'on nous prive de nos droits", déplore cette professeure de 42 ans, qui regrette que "le gouvernement (veuille) nous diviser".
Vaccination obligatoireDans une Europe redevenue l'épicentre de l'épidémie, l'Autriche, où les cas atteignent des niveaux inédits depuis le printemps 2020, est le premier pays à confiner à nouveau totalement sa population mais plusieurs autres pays ont annoncé un durcissement des restrictions ces derniers jours.
L'Autriche est aussi devenu le premier pays de l'UE à rendre la vaccination obligatoire pour toute la population, à partir de février.
La manifestation de Vienne s'est déroulée globalement dans le calme, hormis quelques jets de canettes et fumigènes, mais sous haute surveillance de la police, qui redoutait la venue d'identitaires, de militants néonazis et de hooligans et craignait la répétition des incidents survenus vendredi soir à Rotterdam, aux Pays-Bas.
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La police néerlandaise y a tiré à balles réelles et trois personnes ont été blessées. En face, jets de pierres, incendie d'une voiture de police, de fusées de feux d'artifices ont émaillé cette nuit de chaos.
Un millier de manifestants ont défilé pour des raisons similaires à Copenhague, et quelques centaines à Stockholm.
En janvier, les Pays-Bas avaient déjà connu leurs pires émeutes depuis quatre décennies, y compris à Rotterdam, après l'entrée en vigueur d'un couvre-feu.
Violences aux AntillesDe l'autre côté de l'Atlantique, la mobilisation des opposants au pass sanitaire et à la vaccination obligatoire des personnels soignants, lancée par un collectif d'organisations syndicales et citoyennes, tourne à la violence en Guadeloupe, une des deux principales îles des Antilles françaises.
Malgré le couvre-feu imposé par les autorités, des pharmacies et des commerces de téléphonie ont été la cible des émeutiers. "La nuit a été très agitée" a confié une source policière à l'AFP, faisant état de "tirs à balles réelles sur un véhicule de police" dans la ville du Gosier et "sur des gendarmes mobiles" à Pointe-à-Pitre.
Selon le parquet de Pointe-à-Pitre samedi soir, seize personnes ont été interpellées et cinq d'entre elles ont été placées en détention dont une pour "violence volontaire avec arme sur une personne dépositaire de l'autorité publique".
En Australie aussi, 10.000 personnes ont défilé à Sidney et plusieurs milliers à Melbourne pour protester contre la vaccination obligatoire, qui n'est exigée que dans certains Etats et Territoires pour certaines catégories professionnelles, alors même que la vie est redevenue quasi-normale dans le pays.
A Melbourne avait aussi lieu une des premières contre-manifestations, qui a réuni 2.000 personnes en soutien aux mesures anti-Covid.