Un Israélien de 58 ans est mort dans la nuit de samedi à dimanche à Ashkelon, dans le sud d'Israël, après qu'une roquette tirée depuis l'enclave palestinienne toute proche, a touché sa maison, ont indiqué la police et l'hôpital. La veille, une Israélienne de 80 ans avait été grièvement blessée à Kyriat Gat, à 20 km de Gaza.
Depuis samedi, quelque 430 roquettes ont été tirées de Gaza vers le territoire israélien, selon l'armée qui a indiqué en avoir intercepté un grand nombre.
Il s'agit d'un des plus importants nombres de roquettes tirées en deux jours sur Israël dans les violences des dernières années entre les groupes armés palestiniens dont le Hamas au pouvoir à Gaza, et l'Etat hébreu.
Israël a riposté dès samedi en effectuant des raids aériens sur la bande de Gaza. Quatre Palestiniens ont été tués, dont une fillette de 14 mois et sa mère enceinte, touchées par une frappe contre leur maison à Gaza, selon le ministère de la Santé relevant du Hamas et des proches des victimes. Une soeur de la fillette a été grièvement blessée.
L'armée israélienne a contesté cette version des faits. Un des porte-parole militaires, Avichay Adraee, s'exprimant en arabe sur Twitter, a suggéré que la mort de la mère et de son bébé étaient peut-être le résultat d'un tir palestinien, mais sans donner davantage de détails.
Le Jihad islamique, allié du Hamas à Gaza, a revendiqué hier, samedi, le lancement d'une partie des roquettes et s'est dit prêt à poursuivre les tirs.
Dans une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux, la branche armée du groupe a menacé d'attaquer plusieurs sites israéliens stratégiques, notamment l'aéroport international Ben Gourion près de Tel-Aviv.
L'aviation israélienne a ciblé samedi 120 positions du Hamas et du Jihad islamique samedi, dont de nombreuses bases et un tunnel du Jihad islamique destiné à mener des attaques en territoire israélien, selon des sources militaires.
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L'armée israélienne a détruit deux bâtiments de plusieurs étages dans la ville de Gaza, ont indiqué des résidents. L'armée a indiqué qu'un d'entre eux abritait les services de renseignements militaires et les services de sécurité généraux du Hamas.
Des résidents du quartier ont affirmé que l'immeuble de plusieurs étages abritait les locaux de l'agence de presse étatique turque Anadolu, une information confirmée par la Turquie qui a "condamné fermement" le raid et dénoncé une "agressivité sans bornes".
Selon Anadolu, le personnel de l'agence a évacué l'immeuble peu avant la frappe qui avait été précédée d'un tir d'avertissement. Aucun journaliste n'a été blessé.
Dans ce contexte d'escalade, Israël a annoncé la fermeture des points de passage avec Gaza et des zones de pêche de l'enclave palestinienne.
Selon une source du Jihad islamique, l'Egypte, qui joue l'intermédiaire entre le Hamas et Israël, tente une médiation pour calmer la situation, alors que le mois sacré du jeûne musulman du ramadan commence dans les jours à venir.
A Bruxelles, l'Union européenne a appelé hier, samedi, à l'"arrêt immédiat" des tirs de roquettes palestiniennes, ajoutant soutenir "les efforts déployés par l'Egypte et l'ONU pour calmer la situation".
L'émissaire de l'ONU chargé du conflit israélo-palestinien, Nickolay Mladenov a appelé "toutes les parties à calmer la situation et à revenir aux ententes de ces derniers mois".
Washington a de son côté dit soutenir le "droit" d'Israël "à l'autodéfense".
Israël et son ennemi juré le Hamas se sont livrés trois guerres depuis 2008.
Un cessez-le-feu, annoncé par le Hamas, avait été négocié fin mars sous l'égide de l'Egypte et de l'ONU, permettant un rétablissement du calme pendant les législatives israéliennes du 9 avril dernier.
Trois facteurs pourraient pousser Israël à tenter de calmer le jeu: les négociations en cours pour former une coalition gouvernementale après la victoire de Benjamin Netanyahu aux élections, l'Eurovision prévu à Tel-Aviv mi-mai, et les célébrations de la création de l'Etat d'Israël jeudi dernier.
Depuis mars 2018, des manifestations ont lieu à Gaza le long de la barrière séparant Gaza d'Israël contre le blocus imposé depuis plus d'une décennie par Israël à l'enclave palestinienne et pour le retour des réfugiés palestiniens chassés ou ayant quitté leurs terres à la création d'Israël en 1948.
Au moins 271 Palestiniens ont été tués depuis cette date, au cours des manifestations ou dans des frappes israéliennes menées en représailles à des actes hostiles en provenance de Gaza. Pour les sources palestiniennes du ministère de la Santé dépendant du Hamas, s'y ajoutent la fillette et sa mère tuées hier, samedi, par une frappe israélienne, mais l'armée israélienne conteste cette version.
Deux soldats israéliens ont été tués.
Israël accuse le Hamas d'orchestrer ces manifestations et soutient que les soldats ne font que protéger la frontière.