Malgré l'intervention policière "musclée", la tension reste extrême dans la wilaya de Bejaïa où les affrontements entre citoyens, notamment des jeunes, et policiers antiémeute se sont poursuivis dans la nuit du lundi 2 au mardi 3 janvier. "Les traces de cette longue nuit d’émeutes sont visibles ce mardi matin sur les façades de plusieurs édifices malgré les efforts des agents de la régie municipale de nettoyage", constate un journaliste du site "Tout sur l'Algérie", indiquant que "la quasi-totalité des magasins sont restés fermés ce mardi 3 janvier à travers les 52 communes de la wilaya de Béjaïa". Le mot d'ordre de la grève générale, entamée lundi en protestation contre la pression fiscale et la cherté de la vie, est toujours respecté, ce qui en dit long sur le ras-le-bol de la population kabyle, en particulier, et du peuple algérien, en général.
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"Les violences se sont poursuivies à Bejaïa jusqu'à une heure tardive de la soirée devant la cité CNS au centre-ville (...)", précise TSA, soulignant que les violences se sont étendues à d'autres localités de Bejaïa. "Au niveau de la commune de Tazmalt, le siège de la Sonelgaz n’a pas été épargné par les manifestants en colère qui l’ont saccagé puis incendié. Plusieurs commissariats de la Daïra, notamment ceux de Tichy, Sidi Aich et Tazmalt, ont été caillassés dans la soirée. La brigade de gendarmerie de Tazmalt a également été attaquée", relève encore "TSA".
La crainte de voir cette flambée de violences atteindre la capitale Alger, reste de mise. "Nuit de rumeurs et d'appréhensions à Alger", titre le même journal ce mardi 3 janvier. "Lundi, en début de soirée, les chauffeurs de taxi de la place Audin dans le centre-ville sont prudents", relève-t-il. «Excusez-moi! Je ne peux pas vous emmener à Bab El Oued. Des membres de ma famille viennent de m’appeler au téléphone et ils m’ont dit qu’il y avait des émeutes là-bas. Désolé!», a confirmé un chauffeur de taxi, hélé par un Algérois, cité par "TSA".
La peur de la contagion est d'autant plus fondée que Bejaïa est située à 180 kilomètres à l'est d'Alger.
Pour rappel, l'Algérie est secouée par une crise financière sans précédent due à la dégringolade des cours de pétrole (60% des recettes de l'Etat), sans compter cette crise politique due à la vacance du pouvoir (un président paralysé depuis 2013 par un accident vasculaire cérébral).